Imaginez la scène : on vous répète depuis des années que Bitcoin est une vulgaire bulle spéculative, une « tulipe 2.0 » prête à exploser au moindre coup de vent. Et puis, un beau matin de décembre 2025, alors que le cours vient de corriger de 27 % depuis son dernier sommet, un des analystes les plus respectés du marché sort du bois et balance calmement : « Non. Ce n’est pas une tulipe. »
Pourquoi la comparaison avec la tulipomanie de 1637 ne tient plus
Commençons par rappeler rapidement ce qu’était la tulipomanie néerlandaise. Entre 1634 et 1637, le prix d’un seul bulbe de tulipe rare a été multiplié par… 6 000 en quelques mois, avant de s’effondrer totalement en quelques semaines. Durée de vie de la « bulle » : trois ans maximum. Nombre de reprises après crash : zéro.
Bitcoin ? Lancé en janvier 2009. Nous sommes en décembre 2025. Cela fait donc presque 17 ans que le réseau tourne sans jamais s’arrêter une seule seconde. 17 ans de hacks, de krachs de 85 %, de guerres réglementaires, de faillites retentissantes (Mt.Gox, FTX, Terra-Luna…) et pourtant… il est toujours là. Et pas seulement vivant : il domine.
Les chiffres qui font mal aux sceptiques
Eric Balchunas, analyste senior ETF chez Bloomberg, a publié le 6 décembre une série de posts qui résument parfaitement la situation :
- Bitcoin est +250 % sur 3 ans malgré la correction actuelle
- +122 % sur 2024 uniquement (et on n’est que début décembre)
- Le drawdown actuel de -27 % depuis le ATH d’octobre n’est qu’une correction classique de fin de cycle haussier
- Les ETF Bitcoin spot américains détiennent désormais plus de 1 million de BTC et continuent d’acheter chaque jour
En clair : même après avoir « rendu » ses excès de 2024-2025, Bitcoin reste largement gagnant. C’est exactement l’inverse d’une bulle qui éclate.
Tous les actifs non-productifs ne sont pas des tulipes
L’argument massue des détracteurs : « Bitcoin ne produit rien, c’est comme les tulipes. » Balchunas répond avec une simplicité désarmante :
« Bitcoin et les tulipes sont effectivement des actifs non-productifs. Mais l’or aussi. Une toile de Picasso aussi. Un timbre rare aussi. Est-ce que vous comparez ces actifs aux tulipes ? Non. Tous les actifs n’ont pas besoin de générer des dividendes pour avoir de la valeur. »
La valeur vient de la rareté + demande croissante + acceptation culturelle. Trois critères que Bitcoin coche désormais avec une efficacité terrifiante.
Le halving et le supply shock : l’arme fatale que les tulipes n’avaient pas
Les tulipes, on pouvait en planter des millions. Bitcoin ? Son émission est codée dans le marbre et diminuée de moitié tous les 4 ans environ. Le dernier halving (avril 2024) a réduit l’inflation annuelle à 0,84 %… soit moins que l’or physique.
Pendant ce temps, la demande institutionnelle explose :
- Les 12 ETF Bitcoin spot américains ont accumulé plus de 1 050 000 BTC en moins de 12 mois
- Les entreprises cotées (MicroStrategy en tête) continuent leurs achats massifs
- Les données on-chain montrent une accumulation historique des « whales » pendant la correction
Résultat ? Un supply shock d’une violence rarement vue dans l’histoire financière.
Les métriques on-chain ne mentent pas
Regardons quelques indicateurs avancés qui font hurler les analystes quantitatifs :
| Métrique | Valeur actuelle (déc. 2025) | Interprétation historique |
| MVRV Z-Score | 2,8 | Zone typique de consolidation saine avant reprise |
| % BTC immobile > 1 an | 71 % | Niveau record = conviction maximale des HODLers |
| Realized Cap | +48 % en 2025 | Les investisseurs actuels sont massivement en profit |
| Flux nets ETF (30j) | +12 400 BTC/jour | Demande institutionnelle toujours vorace |
Ces chiffres ne décrivent pas un actif en train de mourir. Ils décrivent un actif en train de respirer avant la prochaine jambe haussière.
Et l’or dans tout ça ?
L’or ne produit rien non plus. Pourtant personne n’ose dire que c’est une bulle. Pourquoi ? Parce qu’il a 5 000 ans d’histoire et une rareté prouvée. Bitcoin n’a « que » 17 ans, mais il a déjà survécu à plus de chocs que l’or n’en a connu en un siècle.
Et surtout : Bitcoin fait quelque chose que l’or ne pourra jamais faire :
- Transfert instantané de valeur à l’autre bout du monde sans intermédiaire
- Auto-custody totale avec une simple phrase de 12 mots
- Vérabilité parfaite (21 millions de BTC max, jamais plus)
L’or numérique avec des super-pouvoirs. Pas vraiment une tulipe, non ?
Pourquoi cette correction était nécessaire (et saine)
Après une hausse de +180 % en 18 mois, une correction de 27 % n’a rien d’anormal. C’est même extrêmement sain. Historiquement, chaque grand cycle Bitcoin a connu :
- 2013 : -70 % en milieu de bull
- 2017 : -40 % puis -35 % avant le dernier rush
- 2021 : -53 % en mai avant le dernier ATH
Cette fois, on n’a « que » -27 %. C’est presque… décevant pour les amateurs de volatilité !
Ce que nous disent vraiment les institutionnels
Quand BlackRock, Fidelity et Ark Invest continuent d’acheter 10 000 BTC par semaine pendant que le prix baisse, c’est un signal. Quand MicroStrategy lève 3 milliards de dollars supplémentaires pour acheter encore plus de Bitcoin en pleine correction, c’est un signal. Quand les données montrent que plus de 71 % du supply n’a pas bougé depuis plus d’un an, c’est un signal.
Les smart money ne paniquent pas. Ils accumulent.
Conclusion : on arrête avec les tulipes ?
Bitcoin n’est pas parfait. Il est volatil, énergivore, parfois mal compris. Mais après 17 ans de survie, quatre cycles complets, l’arrivée massive des institutionnels et une structure de rareté programmée, le comparer encore à une mode passagère du XVIIe siècle relève soit de l’ignorance, soit de la mauvaise foi.
Comme le résume Eric Balchunas : « On suranalyse le bruit court-terme. »
Le bruit, c’est la correction de 27 %. Le signal, c’est tout le reste : l’adoption institutionnelle irréversible, la raréfaction programmée, la résilience historique.
Bitcoin n’est pas une tulipe.
C’est peut-être même l’actif le plus asymétrique de notre époque.
Et vous, vous en pensez quoi ? La correction vous fait peur… ou vous fait saliver ?
