Pour la deuxième soirée consécutive après l’annonce des résultats des élections législatives 2024 et la victoire du Nouveau Front Populaire (NFP) face au Rassemblement National, des manifestations émaillées de violences ont eu lieu dimanche soir dans de nombreuses grandes villes françaises. Des centaines de militants d’extrême-gauche ont défilé aux cris de slogans antifascistes, anti-police et pro-palestiniens, avant que la situation ne dégénère à plusieurs endroits.
Affrontements et dégradations à Paris, Nantes, Rennes…
A Paris, la place de la République a été le théâtre d’affrontements entre des groupes de manifestants et les forces de l’ordre. Jets de projectiles, tirs de mortiers d’artifice, barricades incendiées… Une partie de la foule scandait « tout le monde déteste la police ». Après plusieurs charges, le calme est revenu vers 1h du matin mais on déplore de nombreuses dégradations dans le secteur.
La situation a aussi été très tendue à Nantes où un policier a été blessé par un cocktail molotov. Une manifestation interdite avait rassemblé des centaines de personnes dans le centre-ville. S’en sont suivis des tirs de mortiers, des jets de projectiles contre la police et 25 interpellations selon la préfecture.
A Rennes également, malgré l’interdiction de manifester, des heurts ont éclaté entre police et manifestants aux cris d' »ACAB ». Des poubelles ont été incendiées et des vitrines brisées.
Lyon : McDo attaqué, incendie éteint
Même scénario à Lyon place de la République où des casseurs ont perturbé un rassemblement initialement festif et pacifique. Un McDonald’s pris pour cible par des militant antifas a dû être sécurisé par les forces de l’ordre. Des poubelles ont été incendiées avant l’intervention des pompiers.
Lille : manifestation tendue, la police déployée
A Lille comme dans d’autres villes, la manifestation annoncée comme antifasciste s’est transformée en défilé tendu. Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises par des tirs de gaz lacrymogènes pour empêcher la progression du cortège et des débordements.
Des incidents plus ou moins violents liés à ces manifestations « anti-RN » sont également signalés à Bordeaux, Grenoble, Toulouse, Strasbourg, Marseille… Les autorités craignent une poursuite des troubles dans les prochains jours.
La gauche en fête, les perdants oubliés
Ces débordements en marge des célébrations de la victoire de la gauche radicale aux législatives illustrent les fortes tensions politique et sociales qui agitent le pays. Quand le NFP et ses alliés savourent leur succès, les millions d’électeurs du RN déçus semblent déjà oubliés. Un symbole de la France périphérique, cette France « en trop », de plus en plus éloignée des partis traditionnels…