Les élections législatives françaises de 2024 nous ont réservé leur lot de surprises. Alors que les derniers sondages voyaient encore le Rassemblement national en tête à deux jours du scrutin, c’est finalement la gauche rassemblée sous la bannière du Nouveau Front populaire qui a créé la sensation en arrivant première.
La remontada inattendue de la gauche
Le vendredi 5 juillet, les ultimes enquêtes d’opinion plaçaient le RN largement en tête avec une fourchette de 170 à 210 sièges, suivi par le NFP entre 155 et 185 élus. Si l’hypothèse d’une victoire de la gauche était envisagée, elle n’était clairement pas le scénario privilégié.
C’était sans compter sur la dynamique enclenchée par la coalition de gauche dans l’entre-deux-tours. Avec finalement entre 180 et 215 sièges selon les projections, le NFP s’impose comme le premier groupe de la nouvelle Assemblée nationale, devant la majorité présidentielle (150 à 180 députés).
Le réveil difficile du RN
Donné grand favori, le Rassemblement national n’obtient au final qu’entre 120 et 150 sièges. Un résultat très en-deçà de ses espérances et des prévisions des instituts de sondage. Marine Le Pen espérait pourtant capitaliser sur sa deuxième place à la présidentielle de 2022 pour faire entrer en force son parti au Palais Bourbon.
Les Français ont choisi de nous confier une forte opposition, mais pas une majorité pour gouverner.
Marine Le Pen, au soir du second tour
La déroute des sondages
Si les sondages détectaient bien un tassement du RN et une progression de la gauche dans la dernière ligne droite, l’ampleur du phénomène n’avait pas été mesurée. La marge d’erreur habituelle des projections en sièges a cette fois joué à plein, dans un scrutin marqué par une forte mobilisation des électeurs de gauche.
Pour les instituts, c’est un camouflet qui rappelle les précédents ratés des législatives de 2022 au Royaume-Uni ou des midterms américains de 2018. De quoi relancer le débat sur la fiabilité et les limites des sondages électoraux.
Et maintenant, quelle majorité ?
Avec un paysage politique fragmenté comme jamais, l’heure est maintenant aux tractations pour tenter de constituer une majorité stable. Les regards se tournent vers le président Emmanuel Macron, qui devra utiliser tout son talent de négociateur pour trouver les bonnes formules d’alliance, sous peine de se retrouver paralysé pour la fin de son quinquennat.
Une chose est sûre : la nouvelle Assemblée promet d’être animée, avec un NFP revigoré dans le rôle d’opposant principal, un RN qui devra digérer sa contre-performance, et une majorité présidentielle en quête de renfort pour atteindre la barre fatidique des 289 sièges. Début des travaux le 27 juin !