Le basket européen vit ce soir l’un de ces rendez-vous où l’histoire peut basculer en quarante minutes. Au Palau Blaugrana, le FC Barcelone accueille LDLC ASVEL pour le compte de la 13e journée d’Euroligue. Un choc entre une machine catalane qui tourne à plein régime et une équipe française qui refuse de jouer les seconds rôles. Ambiance garantie.
Pourquoi ce Barcelone – ASVEL est déjà un classique
Depuis plusieurs saisons, chaque affrontement entre ces deux clubs dépasse le simple cadre sportif. Il y a d’abord cette rivalité naissante entre deux projets ambitieux : d’un côté le géant espagnol porté par son budget et son aura, de l’autre le représentant français qui a choisi de grandir vite, très vite. Et puis il y a les souvenirs. Qui ne se rappelle pas ce quart de finale 2022 où Paris Lee avait crucifié le Barça au buzzer ? Le Palau n’a toujours pas digéré.
Aujourd’hui, les rôles ont changé. Barcelone version 2025-2026 impressionne par sa régularité et son collectif huilé. L’ASVEL, elle, navigue entre éclairs de génie et passages à vide, mais reste capable de tout quand Nando De Colo ou Théo Maledon prennent feu. Ce soir, c’est l’expérience contre la fougue, le money-time contre l’insouciance.
Le FC Barcelone, une forteresse qui ne tombe presque jamais
À domicile, le Barça version Euroligue fait peur. Très peur. Sur les dix dernières réceptions au Palau, neuf victoires, souvent avec plus de quinze points d’écart. Roger Grimau a trouvé la formule : un cinq majeur ultra-complet où chaque joueur connaît son rôle sur le bout des doigts.
Nicolas Laprovittola dicte le tempo comme un chef d’orchestre argentin, Jabari Parker apporte cette puissance intérieure qui manque parfois aux équipes européennes, et Jan Vesely reste ce pivot dominant capable de punir la moindre erreur défensive. Ajoutez à cela un banc profond avec Parra, Brizuela ou le jeune Kasparas Jakucionis qui monte en puissance, et vous comprenez pourquoi peu d’équipes repartent de Catalogne avec le sourire.
Leur point fort ? L’intensité défensive dès le premier quart-temps. Les Catalans aiment étouffer leurs adversaires d’entrée, provoquer des pertes de balle et courir. Quand le piège se referme, c’est souvent game over avant la mi-temps.
L’ASVEL entre ambition dévorante et réalité cruelle
LDLC ASVEL arrive en Catalogne avec l’étiquette d’outsider, mais pas celle de victime consentante. L’équipe de Pierrick Poupet a montré cette saison qu’elle pouvait battre n’importe qui un soir donné. La victoire référence contre le Panathinaïkos à l’Astroballe reste dans toutes les mémoires.
Le problème ? La régularité. Trop de matchs où les Rhodaniens passent complètement à côté, comme récemment contre le Bayern ou Valence. Les absences prolongées de certains cadres n’aident pas, mais l’espoir repose sur le retour progressif de tout le monde et sur cette capacité à élever le niveau en déplacement quand on ne les attend pas.
« On sait que ça va être dur, très dur. Mais on vient pour gagner. On n’a plus le choix si on veut rester dans la course aux playoffs. »
Un membre du staff lyonnais, anonyme, avant le départ pour Barcelone
Les clés tactiques d’un match à haut risque
Premier duel à surveiller : Nando De Colo contre Nicolas Laprovittola. Deux meneurs d’expérience, deux leaders techniques, deux joueurs capables de prendre feu à tout moment. Celui qui imposera son rythme risque de faire basculer la rencontre.
Deuxième bataille : sous le cercle. Jan Vesely et Youssoupha Fall vont se livrer un combat de titans. Si le Tchèque domine les rebonds et punit chaque aide mal gérée, l’ASVEL risque de couler rapidement. À l’inverse, si Fall tient le choc et permet des secondes chances, les Lyonnais resteront dans le match.
Troisième point : la gestion des fautes. Barcelone adore provoquer des situations de bonus très tôt. L’ASVEL devra être irréprochable défensivement sans tomber dans le piège des fautes offensives qui offrent des lancers francs faciles.
Le contexte de la 13e journée : tout reste ouvert
Avant cette journée, le classement est plus serré que jamais. Le Real Madrid vient de trébucher à Tel Aviv, Monaco a pris un coup sur la tête à domicile contre Efes la semaine dernière, et même le Pana a montré des signes de faiblesse. Une victoire ce soir propulserait le Barça dans le top 4, tandis que l’ASVEL pourrait revenir à hauteur de la zone play-in.
Derrière les intouchables (Real, Monaco, Fenerbahçe quand ils veulent bien jouer), tout le monde peut battre tout le monde. C’est ça aussi la beauté de cette Euroligue 2025-2026 : l’incertitude permanente.
Le saviez-vous ? Le Palau Blaugrana affiche complet depuis trois semaines pour ce match. Plus de 7 500 spectateurs attendus, dont une centaine de supporters lyonnais qui ont fait le déplacement. L’ambiance s’annonce électrique.
Pronostic : la logique penche lourdement catalan… mais
Sur le papier, Barcelone part avec tous les avantages : forme du moment, profondeur de banc, public, expérience récente dans les grands matchs. Une victoire de plus de 10 points semble être le scénario le plus probable.
Mais le basket a ceci de magique qu’il ne respecte jamais totalement la logique. Si l’ASVEL rentre dans son match avec la hargne montrée contre le Pana, si De Colo et Maledon trouvent la mire extérieure tôt, si la défense tient trente minutes… alors oui, l’exploit est possible.
On penche tout de même pour une victoire catalane 88-76. Mais on a vu des matchs bien plus fous en Euroligue.
Rendez-vous à 20h30 sur SKWEEK pour vivre ce qui pourrait devenir l’un des grands moments de la saison régulière. Le Palau Blaugrana va vibrer. Et quelque part, en France, des milliers de supporters retiendront leur souffle. Parce que ce soir, David défie Goliath. Et parfois, juste parfois, David gagne.
