Alors que la campagne des élections législatives 2024 touche à sa fin, les candidats multiplient les interventions médiatiques pour tenter de convaincre les électeurs indécis. Ces élections s’annoncent historiques et décisives pour l’avenir politique du pays, dans un contexte de forte poussée des partis nationalistes.
Un scrutin sous haute tension
À quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, la tension est palpable dans le monde politique. Selon le dernier sondage Ifop paru jeudi, la droite nationaliste pourrait remporter entre 210 et 240 sièges, soit une progression spectaculaire par rapport aux 88 députés RN de la législature sortante. Le bloc nationaliste ne serait cependant pas en mesure d’atteindre seul la majorité absolue, fixée à 289 députés.
Je pense que les Français veulent tourner la page de sept années de macronisme, de sept années de brutalité.
– Jordan Bardella, président du Rassemblement national
De son côté, le camp présidentiel s’inquiète d’un possible blocage des institutions en cas d’absence de majorité à l’Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, estime qu’Emmanuel Macron pourrait être contraint de s’allier avec la droite traditionnelle pour se maintenir au pouvoir.
Les principales forces en présence
Plusieurs blocs se dessinent à l’approche du scrutin :
- La majorité présidentielle sortante, affaiblie par l’usure du pouvoir et les crises successives
- Le Rassemblement national et ses alliés, portés par une dynamique ascendante dans les sondages
- La gauche rassemblée derrière La France insoumise, qui espère imposer une cohabitation
- Les Républicains, qui pourraient jouer un rôle charnière en cas de majorité relative
Quels scénarios pour le second tour ?
Selon la dernière vague de l’étude Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, le RN part favori dans la plupart des configurations de second tour, que ce soit face à la gauche dans des duels ou face au camp présidentiel dans des triangulaires. L’absence de consigne de “front républicain” pour faire barrage aux extrêmes laisse présager des reports de voix très incertains.
Les prochains jours s’annoncent donc cruciaux pour l’avenir du pays. Entre craintes de paralysie institutionnelle, poussée des nationalismes et recomposition des alliances, ces élections législatives pourraient bien redistribuer les cartes du jeu politique pour les cinq prochaines années. Réponse dans les urnes dimanche soir.