À quelques jours du second tour des élections législatives anticipées, un séisme agite les rangs de la majorité. Malgré les consignes nationales de désistement pour faire barrage au Rassemblement national, une dizaine de candidats macronistes refusent de se retirer. Un coup dur pour la stratégie d’union des forces républicaines.
La peur d’une cohabitation avec l’extrême droite
Arrivé en tête du premier tour, le parti de Marine Le Pen est en position de décrocher une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un scénario catastrophe pour le camp présidentiel, qui verrait Jordan Bardella propulsé à Matignon. Pour conjurer ce spectre, la consigne a été donnée aux candidats qualifiés en triangulaires ou quadrangulaires de se désister en faveur de l’adversaire le mieux placé face au RN.
Il faut tout faire pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir
– Un proche d’Emmanuel Macron
Une consigne massivement suivie
Cet appel a été entendu par la grande majorité des troupes macronistes. Pas moins de 80 candidats investis par la coalition présidentielle ont accepté de se retirer pour faire barrage au RN. Une décision douloureuse mais jugée nécessaire pour défendre les valeurs républicaines. Même son de cloche du côté du Nouveau Front populaire, qui a également appelé à des désistements réciproques.
Des irréductibles refusent de s’effacer
Mais en coulisses, des voix dissonantes se font entendre. Une dizaine de candidats macronistes ont choisi de maintenir leur candidature, en dépit des pressions de leur état-major. Parmi les arguments avancés :
- Des considérations locales
- Le profil jugé trop radical de certains candidats Insoumis
- La volonté de porter un projet jusqu’au bout
Des triangulaires auront donc bien lieu aux quatre coins de la France, au grand dam des stratèges macronistes. Avec le risque de voir le RN tirer les marrons du feu et décrocher des sièges qui semblaient pourtant hors de portée. Une menace que les états-majors tentent de minimiser, espérant que ces cas isolés ne changent pas la donne au niveau national.
Vers une recomposition politique ?
Au-delà de l’enjeu immédiat du second tour, ces dissidences interrogent sur l’avenir de la majorité. Jusqu’où ira le réflexe du barrage républicain face à la poussée de l’extrême droite ? Assiste-t-on aux prémices d’une grande recomposition politique, redistribuant les cartes entre progressistes et nationalistes ? Réponse dimanche dans les urnes, pour un scrutin plus que jamais incertain.