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Candidate LFI se retire au profit d’une centriste controversée en Moselle

Moselle : la candidate LFI se retire au 2nd tour des législatives au profit de la centriste Nathalie Colin-Oesterlé, malgré la polémique sur ses liens présumés avec des mouvements islamistes turcs. Un choix critiqué mais justifié par la nécessité de faire barrage au RN. Explications.

En cette fin de campagne des élections législatives, c’est une décision qui fait polémique en Moselle. Charlotte Leduc, candidate de la France Insoumise dans la 3ème circonscription, a annoncé son retrait du second tour au profit de la candidate centriste sortante Nathalie Colin-Oesterlé. Un choix stratégique visant à faire barrage au candidat du Rassemblement National, mais qui suscite la controverse au vu des accusations de proximité de la centriste avec des mouvements islamistes turcs.

Le “Nouveau Front Populaire” contraint au retrait en Moselle

Avec 18,5% des voix au premier tour sous l’étiquette du “Nouveau Front Populaire”, alliance de la gauche radicale, Charlotte Leduc est arrivée en troisième position dans la 3ème circonscription de Moselle, derrière Victor Chomard du RN (24,6%) et la députée sortante Ensemble Nathalie Colin-Oesterlé (23,1%). Un score insuffisant pour se maintenir au second tour, mais qui place la candidate LFI en position d’arbitre.

Fidèle à la ligne nationale de son parti de faire barrage à l’extrême-droite “partout où cela est nécessaire”, Charlotte Leduc a donc décidé de se retirer au profit de sa concurrente centriste, estimant que “l’urgence est d’empêcher le RN d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale”. Un choix qui n’allait pourtant pas de soi au vu des accusations visant Nathalie Colin-Oesterlé.

Une centriste au parcours controversé

Adjointe au maire LR de Metz et 8ème sur la liste LR de François-Xavier Bellamy aux européennes de 2024, Nathalie Colin-Oesterlé traîne en effet depuis plusieurs semaines une réputation sulfureuse. En cause : ses liens présumés avec la mouvance islamiste turque en France, documentés par plusieurs responsables politiques et militants sur les réseaux sociaux.

La candidate LR qui inaugure une mosquée radicale du Milli Görüs et soutient les dangereux loups gris turcs DOIT ÊTRE BATTUE.

– Damien Rieu, ex-RN

L’élu d’extrême-droite Damien Rieu a notamment publié des photos montrant la centriste à l’inauguration en 2024 de la grande mosquée de Metz, gérée par une branche française du mouvement islamiste turc Millî Görüş, ou posant avec des responsables des “Loups gris”, organisation ultranationaliste turque classée comme groupe terroriste par certains pays.

Colin-Oesterlé attaque ses accusateurs en diffamation

Face à ces attaques, Nathalie Colin-Oesterlé a contre-attaqué fin mai en portant plainte pour diffamation contre Damien Rieu mais aussi Marion Maréchal, qui avait relayé les accusations. “Ils répondront de leurs actes devant la justice”, a-t-elle prévenu, dénonçant un “amalgame grossier et des propos mensongers”. Mais la polémique n’a pas empêché la gauche de choisir le “barrage républicain” contre le RN.

La gauche appelle à faire barrage “partout” au RN

Pour Charlotte Leduc, il s’agit avant tout d'”être extrêmement clair et digne sur les appels à faire barrage à l’extrême-droite au pouvoir”. Un mot d’ordre national de LFI et de la NUPES, malgré les réticences de certains militants locaux. “Peu importent les qualités des personnes en face, c’est un barrage de principe”, assume un responsable LFI.

Reste à savoir si les électeurs de gauche suivront massivement cette consigne dans une circonscription où le duel RN-Ensemble s’annonce très serré. Et si le passé de Nathalie Colin-Oesterlé ne se retournera pas contre elle dans les urnes. Réponse dimanche soir, pour un second tour à haut risque en Moselle mais aussi dans de nombreuses autres circonscriptions.

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