Imaginez une petite ville du Nord, avec son beffroi majestueux et ses rues pavées chargées d’histoire. Soudain, un crime troublant vient bouleverser la quiétude de Douai : un corps est retrouvé dans une église, disposé dans une mise en scène évoquant les procès de l’Inquisition du XVe siècle. Ce scénario, digne d’un polar haletant, est au cœur du téléfilm Meurtres à Douai, diffusé sur France 3 le 6 septembre 2025. Mais une question taraude les spectateurs : cette intrigue ancrée dans la cité de Gayant a-t-elle réellement été tournée sur place ? Plongeons dans les coulisses de ce téléfilm pour lever le voile sur son authenticité.
Un polar ancré dans l’histoire de Douai
La collection Meurtres à… est devenue un rendez-vous incontournable pour les amateurs de fictions policières. Chaque épisode transporte les téléspectateurs dans une nouvelle région française, mêlant mystères criminels et particularités locales. Dans Meurtres à Douai, l’intrigue s’articule autour d’un crime spectaculaire : un corps découvert dans une église, mis en scène comme un écho aux procès de l’Inquisition. Cette référence historique n’est pas anodine, car Douai est intimement liée à l’histoire de l’Inquisition, notamment à travers la figure de Denisette Grenier, une des premières victimes de ces persécutions.
Le téléfilm suit la commandante Clara Baudran, interprétée par Sonia Rolland, qui revient dans sa ville natale après des années à La Réunion. Contrainte de collaborer avec son ancien amour de jeunesse, le lieutenant Jérôme Santerre (Nicolas Bridet), elle découvre que ce dernier, qu’elle croyait prêtre, est désormais policier et père d’un adolescent. Ensemble, ils plongent dans une enquête où chaque indice semble lié à une mystérieuse liste de noms datant de l’époque médiévale. Mais ce qui rend ce téléfilm particulièrement captivant, c’est son ancrage dans des lieux réels, qui donnent une âme unique à l’histoire.
Un tournage au cœur de la cité de Gayant
Pour répondre à la question qui brûle les lèvres : oui, Meurtres à Douai a bel et bien été tourné à Douai ! Le tournage s’est déroulé entre le 14 octobre et le 12 novembre 2024, principalement dans la cité de Gayant, mais aussi dans plusieurs villes voisines comme Roubaix, Tournai, Lille, Lambersart et Armentières. La production a choisi de mettre en valeur des lieux emblématiques de Douai, tels que le beffroi, l’un des plus beaux du Nord-Pas-de-Calais, la Scarpe ou encore le musée de la Chartreuse. Ces décors ne sont pas de simples toiles de fond : ils participent activement à l’atmosphère du téléfilm, renforçant son authenticité.
La cour de l’hôtel de ville de Douai, transformée pour l’occasion en un décor médiéval, a été le théâtre de scènes clés. Avec l’aide de l’association Amis d’Arkéos, la production a recréé l’ambiance des Médiévales du Beffroi, un événement local qui célèbre l’histoire de la ville. Des figurants en costumes d’époque, des ballots de paille et des accessoires soigneusement choisis ont permis de plonger les spectateurs dans une reconstitution saisissante du XVe siècle.
« Le décor est magnifique : Douai, son beffroi, les abords de la Scarpe, le musée de la Chartreuse, le théâtre à l’italienne. Une valeur ajoutée pour le film. »
Réalisatrice du téléfilm
Une intrigue inspirée par l’histoire locale
L’intrigue de Meurtres à Douai puise son inspiration dans un fait historique marquant : les procès de l’Inquisition, et plus précisément l’histoire tragique de Denisette Grenier. Cette figure, considérée comme l’une des premières victimes de l’Inquisition à Douai, a été intégrée au scénario pour ancrer l’enquête dans une réalité historique. Sous la torture, Denisette avait dénoncé un certain Jean Tannoye, accusé d’être le chef des hérétiques. Ce dernier, refusant de parler, s’était mutilé en se coupant la langue, laissant derrière lui une liste de noms qui sert de fil conducteur à l’enquête fictive du téléfilm.
Ce choix scénaristique permet non seulement de tisser un lien entre passé et présent, mais aussi de mettre en lumière l’histoire méconnue de Douai. La ville, souvent éclipsée par ses voisines comme Lille ou Arras, gagne ici une visibilité méritée. En explorant des thèmes comme le harcèlement et les tensions du passé, le téléfilm ne se contente pas de divertir : il invite aussi à réfléchir sur des problématiques universelles.
Sonia Rolland et Nicolas Bridet : un duo convaincant
Au cœur de l’intrigue, le duo formé par Sonia Rolland et Nicolas Bridet apporte une dynamique captivante. Clara Baudran, interprétée par Sonia Rolland, est une commandante de police marquée par son retour dans sa ville natale. Confrontée à des souvenirs douloureux et à une enquête complexe, elle doit naviguer entre son passé et les exigences de son métier. Nicolas Bridet, dans le rôle de Jérôme Santerre, incarne un personnage tout aussi nuancé : ancien séminariste devenu policier, il surprend Clara par sa nouvelle vie de père de famille.
Leur alchimie à l’écran repose sur une tension palpable, nourrie par leur histoire d’amour passée. Ce mélange de complicité et de rancœur donne une profondeur émotionnelle au téléfilm, rendant les personnages attachants et humains. Les seconds rôles, comme Arièle Séménoff dans le rôle de la mère excentrique de Clara, ajoutent une touche d’humour et de légèreté à cette enquête sombre.
« Cette question du harcèlement est universelle. En tant que maman, je l’ai vécu à travers l’expérience de ma fille au collège. »
Sonia Rolland
Pourquoi Douai comme décor ?
Le choix de Douai comme lieu de tournage n’est pas un hasard. La ville, avec son riche patrimoine historique, offre un cadre idéal pour une intrigue policière ancrée dans le passé. Le beffroi, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, les bords de la Scarpe et les bâtiments anciens confèrent une atmosphère unique, à la fois intemporelle et mystérieuse. La production a également misé sur des lieux moins connus, comme la rue de l’Université, immortalisée par le peintre local Henri Duhem, pour renforcer l’authenticité du décor.
En outre, Douai s’inscrit dans une tradition de la collection Meurtres à…, qui explore des villes françaises souvent méconnues. Après des épisodes tournés à Dunkerque (2017) ou Lille (2019), Douai apporte une nouvelle facette du Nord-Pas-de-Calais, loin des clichés habituels. Ce choix reflète l’ambition de la série : célébrer le patrimoine régional tout en racontant des histoires universelles.
Les lieux emblématiques de Douai dans le téléfilm
- Le beffroi : Symbole de la ville, il apparaît dans plusieurs scènes clés.
- La Scarpe : Les bords de la rivière offrent un cadre dramatique.
- Musée de la Chartreuse : Un lieu culturel qui enrichit l’intrigue.
- Théâtre à l’italienne : Une touche d’élégance pour les scènes intérieures.
Une plongée dans les thèmes universels
Bien plus qu’un simple polar, Meurtres à Douai explore des thématiques profondes, comme le harcèlement et la confrontation avec le passé. Sonia Rolland, dans une interview, a souligné l’universalité de ces sujets, en partageant une anecdote personnelle sur les défis rencontrés par sa fille à l’école. Cette dimension humaine rend le téléfilm accessible à un large public, qui peut s’identifier aux luttes des personnages.
L’enquête elle-même, centrée sur une liste de noms mystérieuse, évoque des questions de justice et de vérité. Les références à l’Inquisition ne sont pas seulement un prétexte narratif : elles interrogent la manière dont les erreurs du passé continuent d’influencer le présent. Cette réflexion, alliée à une intrigue rythmée, fait de Meurtres à Douai un téléfilm à la fois divertissant et poignant.
Les coulisses du tournage : un défi logistique
Organiser un tournage dans une ville comme Douai n’est pas une mince affaire. Entre les restrictions de circulation dans le centre-ville, les besoins de figurants et la reconstitution d’un décor médiéval, la production a dû relever de nombreux défis. Pendant près d’un mois, les rues de Douai, notamment la rue Francis-Godin et la rue de l’Université, ont été transformées en plateau de tournage, avec des camions, des projecteurs et une équipe technique omniprésente.
Les habitants de Douai ont également joué un rôle clé. Certains ont participé en tant que figurants, portant des costumes d’époque fournis par l’association Arkéos. Cette implication locale a renforcé l’authenticité du téléfilm, tout en créant un lien unique entre la ville et l’œuvre. Les Douaisiens ont ainsi pu découvrir leur cité sous un jour nouveau, à travers le prisme de la fiction.
Pourquoi regarder Meurtres à Douai ?
Meurtres à Douai n’est pas qu’un énième épisode de la collection Meurtres à…. C’est une plongée dans une ville au patrimoine riche, une enquête haletante et une réflexion sur des thèmes universels. Voici pourquoi vous devriez le regarder :
- Un cadre authentique : Les décors de Douai, filmés avec soin, offrent un voyage visuel dans le Nord.
- Un duo charismatique : Sonia Rolland et Nicolas Bridet portent l’intrigue avec brio.
- Une intrigue historique : L’Inquisition et la figure de Denisette Grenier donnent une profondeur unique.
- Des thèmes universels : Le harcèlement et les relations passées touchent un large public.
Diffusé le 6 septembre 2025 à 21h05 sur France 3, ce téléfilm promet de captiver les amateurs de polars comme les curieux du patrimoine nordiste. Disponible en replay sur la plateforme France.tv jusqu’au 2 mars 2026, il offre une occasion unique de découvrir Douai sous un angle inédit.
Un téléfilm qui célèbre le Nord
En choisissant Douai, la production de Meurtres à Douai rend hommage à une région souvent méconnue du grand public. Le Nord-Pas-de-Calais, avec ses traditions, son histoire et ses paysages, trouve ici une vitrine exceptionnelle. Le téléfilm met en lumière des lieux emblématiques tout en racontant une histoire universelle, accessible à tous. Que vous soyez passionné d’histoire, amateur de polars ou simplement curieux de découvrir une nouvelle facette de la France, Meurtres à Douai est une invitation à plonger dans un univers où le passé et le présent se rencontrent.
En somme, Meurtres à Douai n’est pas seulement un téléfilm policier : c’est une célébration du patrimoine, une exploration des relations humaines et une enquête qui tient en haleine jusqu’à la dernière minute. Alors, prêt à découvrir les secrets de la cité de Gayant ?
