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Les Syndicats Menacent de Grève si le Rassemblement National Remporte les Législatives

Certains syndicats se disent prêts à faire grève si le Rassemblement national remporte les élections législatives. "On ne s'interdit aucune action", prévient un représentant de Solidaires-RATP, laissant planer la menace d'un bras de fer social en cas de victoire de l'extrême...

Alors que le premier tour des élections législatives approche à grands pas, certains syndicats brandissent déjà la menace d’une riposte sociale sous forme de grèves au cas où le Rassemblement national remporterait le scrutin. Dans les rangs de Solidaires-RATP, un syndicat minoritaire mais combatif, on se dit prêt à en découdre avec un éventuel gouvernement RN.

On ne s’interdit aucune action dans la foulée des résultats du second tour, des manifestations, peut-être des grèves.

– François-Xavier Arouls, co-secrétaire de Solidaires-RATP

Selon ce représentant syndical, si Jordan Bardella, président par intérim du RN, venait à accéder à Matignon, il faudrait rendre son gouvernement “ingouvernable”. Une mise en garde qui résonne comme une promesse de résistance acharnée face à l’extrême droite.

Des syndicats prêts à en découdre

Le ton est donné. Pour nombre d’organisations syndicales, hors de question de baisser la garde si l’extrême droite accède aux plus hautes marches du pouvoir. La rue et la grève seraient alors envisagées comme des armes de riposte massive.

Cette position offensive n’est pas nouvelle. Mi-juin, les centrales avaient déjà battu le pavé contre “l’extrême droite” lors de manifestations organisées un peu partout dans l’Hexagone. L’union syndicale Solidaires a d’ailleurs clairement appelé à “combattre l’extrême droite” dans un communiqué diffusé la semaine dernière :

Le RN véhicule une imposture sociale, fondée sur un projet de société raciste. […] L’Union syndicale Solidaires et ses organisations appellent à l’issue de son comité national à tout faire pour battre l’extrême droite, par tous les moyens.

– Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires

Quant à la CGT, elle a clairement appelé à voter pour le Nouveau Front populaire, estimant que son projet “est celui qui répond le mieux aux attentes et aspirations des travailleuses et des travailleurs”.

Une opposition frontale en cas de gouvernement RN

Si le RN remportait la mise électorale, il se retrouverait donc face à des syndicats sur le pied de guerre, bien décidés à lui mener la vie dure. Préférence nationale, réforme des retraites, remise en cause des droits des femmes et des personnes LGBT… Les mesures phares portées par le parti de Marine Le Pen cristallisent les oppositions dans le monde syndical.

Nous serons de farouches opposants à ce pouvoir.

– Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa

Pour Murielle Guilbert, co-secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires, un retour de l’intersyndicale serait à prévoir si Jordan Bardella devenait Premier ministre. Une coalition large qui pourrait donner du fil à retordre à l’exécutif.

Les Insoumis appellent à la “résistance”

Dans les rangs de la NUPES aussi, on se prépare à une opposition frontale et déterminée en cas de victoire du RN. Pour l’eurodéputée LFI Manon Aubry, il faudra alors “faire acte de résistance” et “utiliser tous les outils démocratiques”, quitte à lancer un appel à la “grève générale”.

Bref, entre la menace de mouvements sociaux d’ampleur et une opposition politique résolue à lui barrer la route, un gouvernement RN devrait s’attendre à naviguer en eaux plus qu’agitées. Le bras de fer qui s’annonce en cas de victoire de l’extrême droite promet d’être rude. Les législatives de juin pourraient bien n’être que le prélude à une bataille autrement plus féroce, celle de la rue et de la contestation sociale.

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