C’est dans une atmosphère de fin de règne que le gouvernement Macron se réunit ce lundi à l’Élysée. Au lendemain d’un premier tour des législatives anticipées marqué par une poussée du Rassemblement National, l’exécutif joue son avenir dans l’entre-deux tours. Emmanuel Macron et ses ministres vont plancher en urgence sur la stratégie à adopter pour tenter de sauver leur majorité.
Un premier tour sous haute tension
Les résultats du premier tour ont sonné comme un avertissement pour le camp présidentiel. Si les candidats de la majorité arrivent en tête dans de nombreuses circonscriptions, le Rassemblement National réalise une percée significative. Marine Le Pen peut espérer constituer un groupe important à l’Assemblée, voire devenir la première force d’opposition.
Face à cette menace, Emmanuel Macron doit trancher une question cruciale : quelle consigne de vote donner pour le second tour dans les circonscriptions où se profilent des duels entre le RN et la gauche ? Appeler à faire barrage à l’extrême-droite comme le réclame la NUPES, ou laisser les électeurs face à leur conscience, au risque de favoriser des triangulaires périlleuses pour la majorité.
La tentation d’un “ni-ni” qui divise
Au sein même de la macronie, la position à adopter ne fait pas consensus. Si certains ministres plaident pour un front républicain contre le RN, d’autres prônent la neutralité, refusant de choisir entre “les extrêmes”. Un “ni-ni” que fustigent les oppositions.
On ne peut pas renvoyer dos à dos le RN et la NUPES. Ne pas donner de consigne face à l’extrême-droite, c’est brouiller le message.
Un ministre cité par Le Figaro
L’enjeu des réserves de voix
Au-delà des consignes, le second tour se jouera sur la capacité des candidats à mobiliser les réserves de voix. Les reports de l’électorat de droite et du centre seront déterminants dans les duels opposant la majorité présidentielle au RN.
- Dans les circonscriptions avec des triangulaires, chaque voix comptera pour atteindre la majorité relative.
- La participation, en forte baisse au premier tour, sera aussi une clé du scrutin.
Une semaine décisive
Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont qu’une semaine pour définir une ligne et convaincre les électeurs. Des déplacements et des prises de paroles sont prévus pour défendre le bilan et le projet de la majorité. Objectif : remobiliser un électorat parfois tenté par l’abstention ou le vote contestataire.
Rarement une élection législative n’aura été aussi indécise et lourde d’enjeux. De l’issue du second tour dépendra la capacité d’Emmanuel Macron à poursuivre son action réformatrice. Si sa majorité sortait affaiblie de ces législatives anticipées, c’est toute la suite du quinquennat qui pourrait s’en trouver compromise. Réponse dimanche prochain dans les urnes.