Alors que le sud du Brésil panse ses plaies suite aux pires inondations de son histoire, un débat houleux enflamme le pays. Au cœur des discussions : le rôle de la déforestation massive dans l’ampleur de la catastrophe. Retour sur une polémique qui divise et des révélations qui choquent.
La déforestation pointée du doigt
Pendant que les sinistrés tentent de se relever, les regards se tournent vers les zones déboisées, accusées d’avoir aggravé les dégâts des inondations record. En effet, la végétation native joue un rôle crucial pour absorber l’eau et stabiliser les sols. Sa disparition, remplacée par des cultures intensives comme le soja, a laissé la voie libre aux torrents de boue.
La perte de végétation native a augmenté l’intensité des inondations.
– Eduardo Velez, spécialiste de MapBiomas
Un phénomène inquiétant
Entre 1985 et 2022, le Rio Grande do Sul a perdu environ 22% de sa végétation autochtone, soit 3,6 millions d’hectares selon une étude de MapBiomas. Une tendance alarmante qui s’est accélérée ces dernières années, fragilisant toujours plus les écosystèmes face aux aléas climatiques.
Des solutions urgentes
Face à l’ampleur du désastre, les appels à des politiques de reforestation d’envergure se multiplient. L’institut Escolhas a même préconisé la replantation « urgente » de 1,16 million d’hectares dans la région pour atténuer les risques.
- Restauration des zones déboisées
- Renforcement de la réglementation
- Sensibilisation du grand public
Autant de mesures jugées indispensables pour prévenir de futures catastrophes et préserver les fragiles équilibres naturels. Car comme le souligne Jaqueline Sordi, biologiste, « parfois on ne prête attention que quand le problème est là ».
Le rôle clé des arbres
Alors qu’un élu local a provoqué la polémique en proposant de couper des arbres le long des routes, les experts sont formels : c’est tout l’inverse qu’il faut faire. Replanter de la végétation là où elle a disparu est essentiel pour retenir l’eau, fixer les sols et ainsi limiter la force des inondations.
Les racines des arbres sont nos meilleures alliées contre les glissements de terrain.
– Un spécialiste en gestion des risques naturels
Une prise de conscience semble s’amorcer, avec notamment l’engagement en 2023 de sept États du sud et du sud-est du Brésil à replanter des dizaines de milliers d’hectares de forêt atlantique. Mais le chemin est encore long et semé d’embûches, dans un pays où la déforestation a connu une hausse alarmante ces dernières années.
Ces inondations historiques sonneront-elles comme un électrochoc, poussant le Brésil à revoir en profondeur sa gestion des forêts ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : face aux catastrophes qui se multiplient, il y a urgence à agir. Car préserver nos précieux écosystèmes, c’est aussi nous prémunir contre leur fureur lorsqu’ils sont malmenés.