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Macron Face À La Dissolution : Un Pari Risqué ?

Macron peut-il dissoudre l'Assemblée à nouveau ? Après l'échec de 2024, le président hésite. Quels risques pour son mandat et la France ? Lisez pour découvrir...

Un an après une décision qui a secoué la France, Emmanuel Macron retrouve le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Mais alors que le pays navigue en eaux troubles, entre instabilité politique et blocages législatifs, le président semble hésiter à dégainer cette arme constitutionnelle. La dissolution de 2024, qui promettait une clarification, a au contraire plongé la France dans une impasse. Alors, Macron jouera-t-il à nouveau à la roulette russe politique, ou optera-t-il pour la prudence ? Plongeons dans les méandres de cette équation complexe.

Un Contexte Politique Explosif

En juin 2024, les élections européennes ont marqué un tournant. L’extrême droite, portée par le Rassemblement national, a dominé les urnes, incitant Emmanuel Macron à annoncer des législatives anticipées. Une décision audacieuse, mais risquée, qui visait à reprendre l’initiative face à une opposition fragmentée. Le résultat ? Un Parlement sans majorité claire, divisé en trois blocs fragiles, incapable de gouverner efficacement. Depuis, la France oscille entre instabilité et immobilisme, un cocktail qui paralyse les réformes et alimente la frustration populaire.

Le président, qui exhortait les députés à collaborer, s’est heurté à un mur. Les divisions idéologiques, amplifiées par un paysage politique éclaté, ont rendu toute coalition durable improbable. Cette situation soulève une question cruciale : une nouvelle dissolution pourrait-elle débloquer la situation, ou ne ferait-elle qu’aggraver le chaos ?

Le Pouvoir Constitutionnel en Question

L’article 12 de la Constitution française offre au président le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale, mais avec une contrainte : aucune nouvelle dissolution n’est possible dans l’année suivant des élections anticipées. Ce délai, qui prend fin en juillet 2025, redonne à Macron une arme qu’il n’a pas pu brandir ces derniers mois. Pourtant, il a publiquement écarté cette option à plusieurs reprises, affirmant vouloir éviter un nouveau scrutin sauf en cas de blocage total du pays.

Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution, mais je ne m’interdis aucun pouvoir constitutionnel.

Emmanuel Macron, juin 2025

Cette prudence contraste avec l’audace de 2024. À l’époque, Macron espérait surprendre ses adversaires et consolider son influence. Mais le pari a échoué, laissant un Parlement ingouvernable et un président affaibli. Une nouvelle tentative serait-elle perçue comme un aveu d’échec ?

Les Leçons d’un Pari Manqué

Revenons sur l’été 2024. En convoquant des législatives anticipées, Macron misait sur plusieurs hypothèses : une gauche divisée, des adversaires désorganisés, et une possible cohabitation avec le Rassemblement national, perçue comme un moyen de freiner l’ascension de Marine Le Pen en 2027. Mais ces calculs se sont révélés erronés. Loin de clarifier le paysage politique, la dissolution a amplifié les fractures, avec un Parlement divisé en trois blocs : gauche, centre, et extrême droite.

Le résultat a été une crise politique sans précédent. Le gouvernement, d’abord dirigé par Michel Barnier, a chuté sous une motion de censure, remplacé par un fragile exécutif de centre droit sous François Bayrou. Ce dernier, déjà menacé par une nouvelle censure sur le budget, illustre l’instabilité chronique qui paralyse le pays.

Les conséquences de la dissolution de 2024 :

  • Un Parlement sans majorité absolue.
  • Une instabilité gouvernementale chronique.
  • Une perte de confiance dans les institutions.
  • Un pays bloqué, incapable d’adopter des réformes majeures.

Dissoudre à Nouveau : Un Risque Calculé ?

Avec la menace d’une nouvelle censure à l’automne 2025, la tentation de dissoudre l’Assemblée pourrait ressurgir. Une telle décision pourrait, en théorie, offrir une chance de sortir de l’impasse. Mais les sondages actuels ne sont pas encourageants. Selon une récente enquête Elabe, le Rassemblement national caracole en tête avec environ 33 % des intentions de vote au premier tour, sans garantie d’une majorité claire pour quiconque.

Le risque est donc double : reproduire le même Parlement fragmenté, ou pire, ouvrir la voie à une cohabitation avec l’extrême droite. Une ministre, anonyme, confie :

Si une nouvelle dissolution donne les mêmes résultats, ça deviendra très, très compliqué.

Pour Bruno Cautrès, politologue, une seconde dissolution ratée pourrait même pousser Macron vers la sortie : « Si les résultats sont identiques, la pression pour une démission serait immense. »

Les Calculs de l’Opposition

Du côté de l’opposition, les positions divergent mais convergent vers un même objectif : capitaliser sur l’affaiblissement de Macron. Le Rassemblement national, fort de ses scores dans les sondages, appelle ouvertement à une nouvelle dissolution, y voyant une opportunité de renforcer sa mainmise. Marine Le Pen, tout en doutant que Macron prenne ce risque, insiste sur « l’intérêt des Français » à retourner aux urnes.

À gauche, l’ambiance est différente. Certains, comme cet opposant anonyme, ironisent : « Rater une dissolution, c’est déjà beaucoup. En rater deux… faut partir. » Pourtant, les partis de gauche se préparent aussi à un scrutin anticipé, conscients que l’instabilité actuelle pourrait leur offrir une chance, même mince, de peser davantage.

Parti Position sur une nouvelle dissolution
Rassemblement national Favorable, voit une opportunité électorale.
Gauche Sceptique mais prépare un scrutin anticipé.
Centre droit Prudent, craint un nouveau blocage.

Un Mea Culpa Discret

Conscient des critiques, Emmanuel Macron a laissé entendre que sa décision de 2024 n’avait pas porté les fruits escomptés. « Elle n’a pas été comprise par les Français », a-t-il admis, reconnaissant implicitement que l’objectif de clarification n’a pas été atteint. Ce mea culpa, bien que discret, reflète une prise de conscience des limites de sa stratégie.

Pourtant, parmi ses alliés, l’idée d’une nouvelle dissolution suscite peu d’enthousiasme. Un proche d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2027, résume : « Mieux vaut un an et demi d’immobilisme qu’un pari qui pourrait tout faire exploser. »

Vers 2027 : Une Partie d’Échecs

À l’approche de l’élection présidentielle de 2027, tous les acteurs politiques semblent jouer la montre. Une nouvelle dissolution, si elle échoue, pourrait non seulement aggraver la crise, mais aussi compromettre les chances de Macron de laisser un héritage positif. Pour Bruno Cautrès, « tout le monde a intérêt à attendre 2027 », une échéance où les cartes seront redistribuées.

Dans ce contexte, la dissolution apparaît comme une arme à double tranchant. Si elle offre une chance de débloquer le système, elle pourrait aussi précipiter la fin du mandat de Macron dans la tourmente. Le président, qui a déjà goûté à la roulette russe, semble avoir retenu la leçon. Mais face à un pays en quête de stabilité, résistera-t-il à la tentation ?

Les enjeux pour 2027 :

  • Préserver la crédibilité de Macron.
  • Éviter une cohabitation avec l’extrême droite.
  • Préparer le terrain pour les alliés du président.
  • Restaurer la confiance des Français dans les institutions.

En attendant, la France reste suspendue à la décision d’un président sous pression. La dissolution, bien que tentante, pourrait être le pari de trop. Et si l’histoire récente a appris quelque chose à Macron, c’est que les électeurs français n’aiment pas être pris de court.

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