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Laurent Berger : Le RN au pouvoir serait une impasse

L'ancien numéro un de la CFDT Laurent Berger sort de son silence pour mettre en garde contre le danger que représenterait une victoire du RN aux législatives. Il appelle à voter en "conviction" mais refuse lui-même un poste de Premier ministre. Découvrez ses arguments.

La perspective d’une victoire du Rassemblement national aux élections législatives inquiète au plus haut point Laurent Berger. L’ancien secrétaire général de la CFDT, qui a quitté ses fonctions le 21 juin dernier, est sorti de son silence ce lundi pour mettre en garde contre le danger que représenterait l’arrivée du parti d’extrême droite au pouvoir. Invité sur le plateau de France 2, celui qui se définit désormais comme un “citoyen inquiet” n’a pas mâché ses mots.

Le RN, un “parti de la peur” qui n’apporte “aucune réponse”

Pour Laurent Berger, la possible arrivée du RN à Matignon aurait des “conséquences très concrètes pour les salariés et les citoyens” et mettrait en péril les valeurs de la République, en particulier la “fraternité, assez négligée ces dernières années”. S’il reconnaît l’existence d'”angoisses” dans la société auxquelles il faut répondre, l’ancien leader syndical estime que le projet du RN n’est pas la solution :

Le Rassemblement national, c’est le parti de la peur, qui joue sur les peurs. Il n’est pas la solution, il y a d’autres solutions possibles. Il promet tout et n’importe quoi.

Laurent Berger

Dans un entretien au Monde, il enfonce le clou en affirmant que le RN “n’apporte aucune réponse aux enjeux économiques, sociaux, écologiques et démocratiques” et qu’il “nous mène vers une impasse”. Selon lui, cette formation politique ne s’intéresse qu’à attiser la peur pour accéder au pouvoir, mais n’incarne en rien “la France des solutions” ni “la France de la fraternité”.

Un appel à voter “en conviction” contre l’extrême droite

Face à ce constat alarmant, Laurent Berger appelle les citoyens à se mobiliser dans les urnes les 25 juin et 2 juillet prochains. Sans donner de consigne de vote explicite, il les invite à faire leur choix “en conviction”, avec comme “première urgence” d'”éviter le RN” :

Aujourd’hui, le choix, c’est veut-on un RN avec une majorité absolue à l’Assemblée nationale. En ce qui me concerne, pour des questions de valeurs et de résultats concrets, la réponse est non.

Laurent Berger

L’ancien responsable syndical prend toutefois ses distances avec une partie de la gauche, critiquant le manque de “clarté” de “certaines franges” du Nouveau Front populaire sur l’antisémitisme. Il refuse également de réduire cette alliance à La France insoumise.

Berger ne sera pas Premier ministre

Si Laurent Berger sort de son silence, il n’entend pas pour autant revenir sur le devant de la scène politique. Interrogé sur la proposition de Raphaël Glucksmann d’en faire un Premier ministre en cas de victoire de la gauche, il ferme clairement la porte, affirmant que “la question ne se pose pas” :

Tout le monde le sait, je suis en recul de la vie publique. Je n’ai ni vocation ni la volonté de réinvestir la vie publique. Ce n’est pas mon envie.

Laurent Berger

Après des années à la tête de la CFDT, Laurent Berger semble donc déterminé à prendre du recul, tout en continuant à peser dans le débat public quand il l’estime nécessaire. Son intervention remarquée à quelques jours du premier tour des législatives montre qu’il entend bien rester un acteur influent, un “citoyen inquiet” qui n’hésite pas à hausser le ton quand les valeurs auxquelles il croit sont menacées.

Reste à savoir si son appel sera entendu par les électeurs et pèsera sur le résultat final du scrutin. Une chose est sûre : la prise de parole de Laurent Berger confirme que ces législatives s’annoncent décisives pour l’avenir du pays, avec en toile de fond la menace d’un RN en embuscade, prêt à rafler la mise en surfant sur les peurs et les colères.

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