Imaginez-vous dans un convoi, au cœur du désert égyptien, animé par une cause qui transcende les frontières. Votre destination ? Gaza, un territoire où chaque pas compte. Mais soudain, des forces de l’ordre surgissent, bloquent votre chemin, confisquent vos passeports. Ce scénario n’est pas une fiction, mais la réalité vécue par des dizaines d’activistes pro-palestiniens lors d’une tentative de marche internationale stoppée net par les autorités égyptiennes. Que s’est-il passé ? Pourquoi cette initiative pacifique a-t-elle été si brutalement interrompue ?
Une initiative pacifique brisée
Le collectif Global March to Gaza avait un objectif clair : rallier la bande de Gaza pour manifester leur solidarité avec les habitants de ce territoire sous tension. Des dizaines de participants, venus de divers horizons, ont quitté Le Caire en voiture, direction Ismailia, première étape d’un périple ambitieux. Leur plan ? Traverser le Sinaï, une région sous haute surveillance, pour atteindre Rafah, à la frontière avec Gaza. Mais leur voyage s’est arrêté brutalement.
Les autorités égyptiennes ont intercepté les convois, confisquant les passeports des activistes et les retenant pendant plusieurs heures. Certains ont été embarqués de force dans des bus, d’autres ont subi des violences physiques, selon des témoignages relayés sur les réseaux sociaux. Cette répression a suscité l’indignation des organisateurs, qui dénoncent une atteinte à leur droit de manifester pacifiquement.
Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe.
Un organisateur de la marche
Un mouvement d’envergure internationale
La Global March to Gaza n’était pas vocation à être un simple cortège. Parmi les participants figuraient des personnalités influentes, dont des parlementaires étrangers et même le petit-fils de Nelson Mandela, un symbole fort de lutte pour la justice. Ce casting hétéroclite illustrait l’ampleur et la diversité de cette initiative, qui se voulait un cri de solidarité envers les habitants de Gaza, confrontés à une crise humanitaire dramatique.
Un parcours semé d’embûches
Le trajet prévu était ambitieux mais risqué. Après avoir quitté Le Caire, les activistes comptaient traverser le Sinaï, une région désertique sous contrôle militaire strict, pour atteindre la ville d’Al-Arich, située à environ 350 kilomètres de la capitale égyptienne. De là, ils prévoyaient de marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la frontière égyptienne de Rafah, un point clé pour accéder à Gaza. Mais ce parcours, déjà complexe sur le plan logistique, s’est heurté à une opposition ferme des autorités.
Les forces de l’ordre ont non seul bloqué les convois, mais également dispersé les participants avec une violence dénoncée par les organisateurs. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de tension, où des activistes sont confrontés à des agents armés. Certains ont été retenus pendant des heures, d’autres ont été expulsés du pays ou refoulés sans explication officielle.
Les étapes prévues du convoi
- Le Caire : Point de départ des convois.
- Ismailia : Première étape vers le Sinaï.
- Al-Arich : Ville cible avant la marche finale.
- Rafah : Destination ultime à la frontière de Gaza.
Les rumeurs et la désinformation
Alors que les activistes étaient retenus, des rumeurs ont commencé à se propager sur les réseaux sociaux. Certains messages accusaient les participants de vouloir semer le chaos dans la capitale égyptienne. Ces allégations, démenties par les organisateurs, ont compliqué la situation, alimentant la méfiance des autorités.
Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer du désordre dans la capitale.
Seif Abu Kishk, organisateur de la marche
Ces fausses informations ont renforcé la détermination des autorités à disperser le mouvement, selon les organisateurs. Pourtant, ces derniers insistent sur le caractère pacifique de leur action, qui visait uniquement à attirer l’attention sur la situation à Gaza.
Un écho régional
L’incident en Égypte n’est pas un cas isolé. En Libye voisine, un autre convoi, baptisé **Soumoud**, a également été bloqué. Ce mouvement, réunissant environ un millier de participants originaires de Tunisie, d’Algérie, du Maroc et de Mauritanie, a été stoppé à l’entrée de la ville de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar. Depuis deux mois, les convois solidaires avec Gaza semblent se heurter à une opposition croissante dans la région.
Les perspectives d’avenir
Malgré les obstacles, les organisateurs de la Global March to Gaza ne baissent pas les bras. Ils affirment que leur objectif reste inchangé : atteindre Gaza pour témoigner et soutenir la cause palestinienne. Ils insistent sur leur volonté de rester pacifiques, même face à la répression.
Cet incident soulève des questions sur la liberté de mouvement et d’expression dans la région, dans un contexte où les tensions géopolitiques continuent de peser sur les initiatives citoyennes. Alors que Gaza reste largement isolée, ces actions de solidarité, bien qu’entravées, rappellent l’urgence d’une solution humanitaire à la crise qui touche le territoire.
Pourquoi cette marche compte-t-elle ?
Un résumé des enjeux en trois points :
- Attirer l’attention internationale sur la crise à Gaza.
- Manifester une solidarité concrète avec les habitants.
- Défendre le droit à des actions pacifiques.
Alors que les convois restent bloqués et que certains participants font face à des expulsions, une question demeure : comment ces mouvements pacifiques pourront-ils surmonter ces obstacles pour faire entendre leur message ? L’histoire de cette marche avortée n’est pas terminée, et le monde continue de regarder.