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63% des Français pour une démission de Macron si le gouvernement est censuré

Le sort du gouvernement Barnier en suspens : 63% des Français favorables à une démission de Macron en cas de censure. La menace d'une coalition des oppositions plane sur l'exécutif alors que le budget fait son retour au Parlement. L'avenir politique du président sera-t-il bientôt scellé ?

Alors que les projets de budget 2025 s’apprêtent à faire leur retour devant les députés en décembre, l’avenir du gouvernement de Michel Barnier semble plus que jamais incertain. Selon un récent sondage, une large majorité de Français se disent favorables à une démission du président Emmanuel Macron en cas de censure de son premier ministre. La menace d’un renversement par une coalition des oppositions n’a jamais été aussi présente.

Le spectre d’une motion de censure

À peine quelques mois après la seconde dissolution de l’Assemblée nationale en un an, le nouveau gouvernement issu des législatives de juin dernier voit déjà son avenir s’assombrir. Michel Barnier, choisi par Emmanuel Macron pour mener une politique de compromis, peine à trouver une majorité stable pour faire adopter son budget. L’utilisation du 49.3 sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale la semaine prochaine pourrait être le déclencheur d’une motion de censure transpartisane.

D’après des sources proches de l’exécutif, si les voix du Rassemblement national venaient à se joindre à celles de la NUPES lors d’un vote de rejet du texte budgétaire quelques jours plus tard, la chute du gouvernement serait quasiment inéluctable. Un scénario que redoute particulièrement Emmanuel Macron, qui verrait alors son autorité sérieusement ébranlée moins d’un an après sa réélection.

63% des Français pour le départ de Macron

Preuve que la pression populaire est à son comble, un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi révèle que 63% des personnes interrogées se disent favorables à une démission du chef de l’État en cas de renversement de son gouvernement. Un chiffre en nette hausse par rapport au mois dernier.

Sans surprise, les sympathisants des oppositions sont les plus enclins à souhaiter le départ d’Emmanuel Macron, en particulier à l’extrême droite (83%) et à l’extrême gauche (76%). Mais même au sein de son propre camp, près d’un électeur LREM sur deux (48%) ne s’opposerait pas à un départ anticipé du président si son premier ministre venait à être censuré.

Le ras-le-bol des Français

Cette défiance record s’explique en grande partie par le ras-le-bol de l’opinion publique face à la crise politique et sociale qui s’enlise depuis de longs mois. Entre la réforme des retraites contestée, l’inflation galopante et les déficits qui se creusent, les motifs de mécontentement ne manquent pas. Beaucoup reprochent à Emmanuel Macron sa gestion jugée trop verticale du pouvoir et son incapacité à apaiser le pays.

Les Français en ont marre de cette situation de blocage. Ils attendent du président qu’il entende enfin leur colère et leurs inquiétudes.

– Un proche de l’Élysée

Pour tenter d’échapper au pire, l’exécutif mise tout sur les négociations de la dernière chance avec les groupes d’opposition, en particulier Les Républicains. Mais sans garantie de succès pour l’heure. Si le gouvernement Barnier venait effectivement à tomber, Emmanuel Macron n’aurait d’autre choix que de nommer un nouveau premier ministre susceptible d’obtenir une majorité. Ou alors d’envisager lui-même une sortie par le haut, avec une démission qui laisserait le champ libre à une nouvelle élection présidentielle. Un scénario encore impensable il y a quelques mois, mais qui semble gagner du terrain jour après jour dans les esprits.

Les scénarios du pire

Si Emmanuel Macron venait à quitter prématurément l’Élysée, qui pour lui succéder ? Difficile à dire tant le paysage politique apparaît morcelé. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, malgré leurs bons scores de 2022, semblent avoir atteint un plafond de verre. À droite, le parti Les Républicains est en pleine recomposition et peine à faire émerger une figure incontestée. Quant au centre et à la social-démocratie, ils peinent à exister depuis l’avènement d’Emmanuel Macron.

Une nouvelle élection avec un tel éparpillement des forces en présence pourrait aboutir à une majorité relative, ouvrant la voie à une cohabitation ou à une grande coalition façon allemande. Des perspectives qui n’enchantent guère des Français déjà largement désabusés par la politique et qui aspirent avant tout au retour d’un pouvoir fort et stable. Le quinquennat Macron, déjà bien mal en point, semble en tout cas plus que jamais sur un fil. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir du chef de l’État et du pays.

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