C’est une nouvelle scène d’horreur qui s’est déroulée ce dimanche matin dans le nord de la bande de Gaza. Aux alentours de 6h du matin, alors que les habitants se réveillaient et prenaient leur petit-déjeuner, une frappe israélienne a touché une maison familiale dans la zone densément peuplée de Jabalia. Le bilan est effroyable : au moins 25 morts dont 13 enfants selon la Défense civile palestinienne. La bâtisse a été totalement rasée, ne laissant qu’un amas de pierres informe.
Une Famille Décimée
La famille Allouche, qui habitait la maison, a été presque entièrement décimée. Seuls la mère et un proche ont survécu. Ce dernier, Abdallah al-Najjar, témoigne de l’horreur de la scène :
Il y a eu une grosse explosion au point que, quand on est arrivé, tous les corps étaient déchiquetés.
Selon lui, la maison servait de refuge à de nombreuses personnes pendant les bombardements. Malheureusement, cela n’a pas suffi à les protéger. Brandissant un morceau de pain pita qu’il a retrouvé dans les décombres, symbole du petit-déjeuner que les victimes s’apprêtaient à prendre, il s’interroge : « Quel est l’intérêt d’un morceau de pain s’il n’y a ni sécurité ni paix ? »
Une Cible de Choix pour l’Armée Israélienne
De son côté, l’armée israélienne affirme avoir ciblé un site à Jabalia où opéraient des « terroristes » représentant une menace pour ses troupes. Elle assure avoir pris de nombreuses mesures avant la frappe pour « limiter les risques de blesser des civils ». Pourtant, le bilan parle de lui-même : une majorité de femmes et d’enfants parmi les victimes.
Pour Mohammed al-Barch, un voisin de la famille Allouche, ce n’est pas une surprise. Selon lui, « Les enfants, les femmes et les innocents représentent un vivier de cibles pour l’ennemi israélien ». Le Hamas a condamné ce qu’il qualifie de « massacre », affirmant que la maison touchée abritait plus de 50 civils, dont beaucoup avaient été déplacés de force.
Un Conflit Meurtrier qui n’en Finit Pas
Cette nouvelle frappe s’inscrit dans le cadre de l’offensive terrestre menée par Israël dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre dernier. Une offensive lancée en représailles à l’attaque sans précédent de commandos du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023. Depuis, le bilan ne cesse de s’alourdir.
Côté israélien, 1.206 personnes ont perdu la vie, en majorité des civils. À Gaza, plus de 43.600 Palestiniens ont été tués, là aussi majoritairement des civils selon l’ONU. Un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme publié vendredi dernier révélait que près de 70% des morts à Gaza entre novembre 2023 et avril 2024 étaient des femmes et des enfants.
Malgré les affirmations de l’armée israélienne qui dit s’efforcer de « minimiser les dommages aux non-combattants », ce nouveau drame prouve une fois de plus que les principales victimes de ce conflit interminable restent les civils, et notamment les plus vulnérables. Un constat glaçant qui ne semble malheureusement pas près de changer.