C’est un véritable coup de théâtre qui s’est produit dimanche soir lors de l’élection présidentielle en Croatie. Alors qu’un sondage sorti des urnes le donnait vainqueur dès le premier tour avec plus de 50% des voix, le Président sortant Zoran Milanovic va finalement devoir en passer par un second tour pour espérer conserver son fauteuil.
Milanovic en tête mais pas KO
Soutenu par le Parti social-démocrate, Zoran Milanovic est certes arrivé largement en tête du premier tour avec 49,20% des suffrages selon les résultats officiels de la Commission électorale. Mais il lui manque quelques précieux dixièmes pour s’imposer d’entrée et éviter un second round plein d’incertitudes.
Un rival conservateur coriace
Face à lui se dresse un adversaire de taille en la personne de Dragan Primorac. Ce conservateur, candidat du parti au pouvoir, a su tirer son épingle du jeu en capitalisant 19,43% des voix. De quoi s’affirmer comme le principal contradicteur du chef de l’État sortant.
Nous allons gagner au second tour et remettre la Croatie sur les rails.
a déclaré Dragan Primorac à l’annonce des résultats.
Rendez-vous dans 15 jours
Les deux hommes vont donc s’affronter lors d’un second tour qui s’annonce serré et indécis. Rendez-vous est pris dans deux semaines, le 14 janvier, pour ce duel au sommet dont dépendra le visage de la Croatie pour les 5 prochaines années.
Un duel entre deux visions, deux personnalités bien différentes :
- Zoran Milanovic, le président sortant qui a su redresser l’économie mais peine à convaincre sur les questions sociétales.
- Dragan Primorac, le challenger conservateur déterminé à imprimer sa marque et « remettre la Croatie sur les rails ».
L’inconnue des reports de voix
L’issue du scrutin pourrait se jouer sur les reports de voix des électeurs de Miroslav Skoro, arrivé en 3ème position avec 16% des suffrages. Ce chanteur populiste avait créé la surprise en 2019 et pourrait cette fois-ci faire figure d’arbitre.
Mais au-delà des spéculations, une certitude demeure : les Croates sont appelés à trancher lors d’un second tour à haut risque. Face au sortant social-démocrate poussé dans ses retranchements, son rival conservateur croit plus que jamais en ses chances. Zagreb s’apprête à vivre 15 jours au rythme d’une campagne présidentielle haletante.
Les enjeux du second tour
Au-delà des personnalités, ce sont deux projets bien distincts qui s’opposeront dans l’isoloir :
- Zoran Milanovic défend son bilan et met en avant la stabilité, la continuité.
- Dragan Primorac propose une rupture conservatrice et un virage à droite assumé.
Des questions cruciales restent en suspens à ce stade. Quelle sera la mobilisation des électeurs pour ce second round en plein cœur de l’hiver ? Les débats télévisés à venir feront-ils bouger les lignes ? Les deux finalistes parviendront-ils à élargir leur base au-delà de leur socle ?
Une certitude cependant : les Croates ne sont pas au bout de leurs surprises dans cette élection à rebondissements. Après ce coup de tonnerre du premier tour, le second s’annonce comme l’un des plus indécis et disputés de l’histoire récente. Suspense garanti à Zagreb jusqu’au soir du 14 janvier.
