Une rencontre lourde de sens s’est tenue ce samedi à Paris entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président élu américain Donald Trump. Au cœur des discussions : la guerre qui fait rage en Ukraine depuis près de trois ans et les moyens d’y mettre un terme. Et si Zelensky a exprimé sa « profonde reconnaissance » envers Trump pour « sa forte détermination » à stopper le conflit, des inquiétudes persistent quant aux concessions que Kiev pourrait être forcé de faire à Moscou pour obtenir la paix.
Une rencontre cruciale pour l’avenir de l’Ukraine
C’est le président français Emmanuel Macron qui a joué les hôtes de ces entretiens de haut niveau samedi dernier au palais de l’Élysée. Autour de la table, le dirigeant ukrainien et le futur locataire de la Maison Blanche. L’enjeu : discuter des voies vers la paix alors que les craintes grandissent en Ukraine concernant le soutien militaire que le pays recevra de la part de la nouvelle administration américaine.
Dans un message publié mardi sur X (ex-Twitter), Zelensky a tenu à remercier chaleureusement son homologue américain :
Je réitère ma gratitude au président Macron pour l’organisation de cette rencontre, ainsi que ma profonde reconnaissance au président Trump pour sa ferme détermination à mettre fin à cette guerre de manière équitable.
– Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Le président ukrainien a également souligné que la priorité absolue était de « travailler ensemble pour mettre fin à cette guerre ». C’est d’ailleurs sur ce point précis que les discussions parisiennes se sont concentrées.
Trump promet un cessez-le-feu « immédiat »
De son côté, Donald Trump, connu pour son style direct, a affirmé à plusieurs reprises pendant sa campagne qu’une fois élu, il mettrait un terme au conflit « en 24 heures ». Des propos qui n’ont pas manqué de susciter des inquiétudes côté ukrainien, Kiev craignant d’être poussé à faire d’importantes concessions territoriales à la Russie en échange de la paix.
Dimanche, au lendemain de la réunion parisienne, le président élu américain a de nouveau appelé à un « cessez-le-feu immédiat ». Sur sa plateforme Truth Social, il a écrit que Zelensky était prêt à « conclure un accord et mettre fin à cette folie ».
Kiev refuse d’abaisser l’âge de conscription
Autre point de friction potentiel entre l’Ukraine et ses alliés occidentaux : l’âge de la conscription. Selon des informations de presse, des responsables américains souhaiteraient que Kiev élargisse le contingent d’appelés aux jeunes de 18 ans, une demande rejetée par Zelensky.
Nous devons nous concentrer sur l’équipement des brigades existantes et la formation du personnel pour utiliser cet équipement. Nous ne devons pas compenser le manque d’équipement et de formation par la jeunesse des soldats.
– Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Vers une issue diplomatique au conflit ?
Si la rencontre de Paris laisse entrevoir une lueur d’espoir quant à une possible résolution du conflit ukrainien, de nombreuses interrogations demeurent. Jusqu’où ira la « détermination » de Donald Trump pour stopper la guerre ? Et surtout, à quel prix pour l’Ukraine, qui redoute de devoir céder du terrain à la Russie pour obtenir la paix ?
Une chose est sûre : la voie diplomatique, aussi tortueuse soit-elle, reste la seule option viable pour mettre un terme à ce conflit qui a déjà fait des milliers de victimes et déplacé des millions de personnes. La communauté internationale, États-Unis en tête, aura un rôle clé à jouer pour accompagner l’Ukraine et la Russie vers un compromis acceptable pour toutes les parties.
Les prochaines semaines et les premiers pas de l’administration Trump seront décisifs pour jauger de la faisabilité d’un tel scénario. Kiev, Moscou, mais aussi les capitales occidentales retiendront assurément leur souffle, conscientes que l’enjeu dépasse largement les frontières ukrainiennes. Car c’est bien la stabilité et la sécurité de toute l’Europe qui sont en jeu.
