Alors que l’Ukraine recule inexorablement face à l’armée russe depuis plusieurs mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés occidentaux. Lors d’une conférence de presse à Lviv aux côtés du Premier ministre polonais Donald Tusk, il les a exhortés à « renforcer urgemment l’Ukraine sur le champ de bataille », aussi bien militairement que politiquement et géopolitiquement.
L’unité face à l’élection de Trump, une priorité pour Zelensky
La principale préoccupation de Zelensky en vue de la réunion de jeudi avec les dirigeants européens à Bruxelles sera de s’assurer de leur soutien indéfectible, alors que plane l’ombre de l’élection de Donald Trump à la présidence américaine. Le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche en janvier fait en effet craindre à Kiev et ses alliés une réduction de la cruciale aide militaire américaine, ainsi qu’une pression accrue pour des compromis favorables à Moscou lors d’éventuels pourparlers de paix.
Il est très important que ces signaux soient envoyés aux États-Unis, que la nouvelle administration les entende également, que nous sommes tous unis dans notre désir d’une paix juste en Ukraine.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien
De son côté, le Premier ministre polonais Donald Tusk s’est engagé à ce que son pays veille à ce que d’éventuelles négociations de paix ne se soldent pas par des « décisions injustes » pour l’Ukraine. Il a martelé qu’il n’y avait « aucune raison pour que l’Ukraine cède » face à Moscou, soulignant que c’est la Russie qui doit reconsidérer ses actions, le seul moyen d’y parvenir étant de « soutenir l’Ukraine pleinement et solidairement, avant toute négociation ».
L’armée ukrainienne en difficulté face à la contre-offensive russe
Mais sur le terrain, l’armée ukrainienne est dans une situation très délicate face aux troupes russes, plus nombreuses et mieux équipées, qui avancent depuis plusieurs mois dans l’est du pays. Moscou a même lancé récemment une intense contre-offensive, avec la participation de troupes nord-coréennes, dans sa région frontalière de Koursk partiellement occupée par les forces de Kiev.
Bien que le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky assure que ses troupes « tiennent fermement » leurs positions, infligeant de lourdes pertes aux assaillants, un récent bilan du magazine The Economist indique que les Ukrainiens ont perdu la moitié des territoires qu’ils contrôlaient dans cette zone depuis leur offensive surprise en août.
Renforcer les positions avant l’arrivée de Trump
Dans ce contexte, Russes comme Ukrainiens semblent déterminés à consolider au maximum leurs positions respectives sur le champ de bataille avant l’investiture de Donald Trump en janvier. Le président élu américain a en effet affiché sa volonté d’œuvrer à stopper « le bain de sang » dès son entrée en fonction, faisant craindre à Kiev une pression pour des concessions.
L’appel de Zelensky à un soutien occidental renforcé apparaît donc comme une course contre la montre pour renverser la tendance militaire et aborder d’éventuelles négociations en position de force. Un défi de taille alors que les réserves et la détermination du camp ukrainien s’amenuisent après bientôt trois ans d’une guerre d’usure dévastatrice face au rouleau compresseur russe.