Dans une interview accordée samedi à la radio ukrainienne, le président Volodymyr Zelensky a réaffirmé sa volonté de mettre un terme au conflit qui oppose son pays à la Russie d’ici 2025, privilégiant la voie diplomatique. Une déclaration qui intervient alors que la situation reste très tendue sur le front est, où les troupes russes gagnent du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté.
Un appel à la communauté internationale
Pour le dirigeant ukrainien, une résolution pacifique du conflit ne sera possible que si l’Ukraine n’est pas isolée face à la Russie dans d’éventuelles négociations. Il en appelle donc au soutien de ses partenaires occidentaux pour renforcer la position de son pays :
Si nous ne parlons qu’avec Poutine, qu’avec un meurtrier, et que nous nous trouvons dans les conditions actuelles, non renforcées par certains éléments importants, je pense que l’Ukraine part perdante pour ces négociations.
Volodymyr Zelensky, Président de l’Ukraine
Zelensky craint en effet qu’en l’absence d’un rapport de force favorable, son pays soit contraint d’accepter des négociations défavorables. Une inquiétude renforcée par l’incertitude quant au soutien américain suite à l’élection de Donald Trump, qui s’est montré critique de l’aide apportée à l’Ukraine sans pour autant détailler sa stratégie pour résoudre le conflit.
Positions irréconciliables
Malgré la volonté affichée de trouver une issue diplomatique, les positions des deux belligérants semblent pour l’heure irréconciliables. Kiev refuse catégoriquement de céder les territoires occupés par l’armée russe, tandis que Moscou en fait une condition sine qua non à tout accord de paix. Lors d’un entretien vendredi avec le chancelier allemand Olaf Scholz, Vladimir Poutine a réaffirmé qu’un éventuel traité devrait tenir compte des “nouvelles réalités territoriales”.
Pour Zelensky, son homologue russe ne cherche en réalité qu’à sortir de son “isolement politique” en multipliant les contacts avec des dirigeants étrangers. Mais selon lui, “Poutine ne veut pas du tout la paix”.
Situation difficile sur le front est
Sur le terrain, les combats font toujours rage, notamment dans l’est du pays où “la situation est vraiment compliquée”, de l’aveu même de Volodymyr Zelensky. Face à des troupes russes qui progressent, l’armée ukrainienne peine à se réapprovisionner en armes et en recrues :
L’armée russe avance, car le réapprovisionnement en armes et en nouvelles recrues est lent.
Volodymyr Zelensky, Président de l’Ukraine
Le président ukrainien souligne toutefois les lourdes pertes subies par Moscou dans cette guerre d’usure. Samedi, le ministère russe de la Défense a par ailleurs revendiqué la prise de deux nouveaux villages dans la région de Donetsk, illustrant la lente mais inexorable avancée de l’armée russe.
Perspectives incertaines
Alors que le conflit entre dans son 18ème mois, les perspectives de paix à court terme semblent bien minces. Si Volodymyr Zelensky affiche sa détermination à y mettre fin d’ici 2025, il reste à voir si les conditions seront réunies pour des négociations équilibrées et acceptables par les deux parties. En attendant, c’est sur le champ de bataille que se joue l’avenir immédiat de l’Ukraine, avec une armée en difficulté face à la puissance de feu russe.
Pour les Ukrainiens, l’enjeu est de taille : préserver leur souveraineté et leur intégrité territoriale, tout en mettant fin aux souffrances d’une population éprouvée par des mois de guerre. Un défi immense, qui nécessitera sans nul doute le soutien indéfectible de la communauté internationale, seule à même de créer les conditions propices à une paix durable.
