Pour Ysaora Thibus, fleurettiste étoile de l’escrime française, le chemin vers les Jeux Olympiques de Paris 2024 s’annonce semé d’embûches. Après avoir frôlé la disqualification suite à une procédure antidopage, c’est une grave blessure au genou gauche qui pourrait bien anéantir ses rêves de médaille olympique.
Un destin olympique en sursis
Vice-championne olympique par équipes à Tokyo, Ysaora Thibus avait les yeux rivés sur Paris 2024 pour décrocher enfin ce titre individuel qui lui échappe. Mais le sort semble s’acharner sur la tireuse de 32 ans. Mercredi, lors des championnats d’Europe à Bâle, celle qui effectuait son grand retour après 5 mois de suspension a dû abandonner dès son 2e match, terrassée par une lésion ligamentaire au genou gauche.
Il y a une lésion ligamentaire qui est avérée. Il n’y a pas de rupture, a priori. Ce qui veut dire que potentiellement elle pourrait participer aux Jeux.
– Jean-Yves Robin, directeur technique national
Si les examens complémentaires s’avèrent rassurants, Ysaora Thibus pourra encore espérer fouler les pistes du Grand Palais en août prochain. Mais cette blessure vient alourdir une année 2024 cauchemardesque, déjà assombrie par une suspension provisoire pour un contrôle antidopage positif en janvier dernier.
L’ombre du dopage
C’est un contrôle inopiné lors d’une étape de Coupe du monde qui avait révélé la présence d’ostarine, un agent anabolisant, dans l’organisme d’Ysaora Thibus. S’en est suivie une suspension provisoire, privant la fleurettiste d’entraînements spécifiques pendant de longs mois.
Un soulagement était intervenu en mai dernier, lorsque le tribunal antidopage de la Fédération Internationale d’Escrime avait reconnu la contamination via son compagnon, l’ex-escrimeur américain Race Imboden. Mais cette épée de Damoclès plane toujours, des recours des instances antidopage étant encore possibles.
Paris 2024, le rêve s’éloigne
Pour celle qui rêvait d’offrir à la France sa première médaille olympique individuelle au fleuret féminin, ce nouvel obstacle sonne comme une malédiction. Car outre sa participation, c’est toute sa préparation olympique qui se trouve chamboulée à quelques semaines de l’échéance.
Toute la panoplie de la poisse s’est accumulée.
– Jean-Yves Robin, directeur technique national
Si sa présence à Paris reste incertaine, Ysaora Thibus devrait également faire l’impasse sur l’épreuve par équipes des championnats d’Europe ce week-end. Un coup dur pour les Bleues, déjà privées d’Anita Blaze victime d’une commotion cérébrale.
Dans la tempête, Ysaora Thibus peut compter sur le soutien indéfectible du clan français. Tous croiseront les doigts pour que les examens médicaux lèvent les derniers doutes et permettent à la triple médaillée mondiale de vivre son rêve olympique. Car pour l’escrime tricolore, une médaille de la guadeloupéenne serait un formidable rayon de soleil dans une année bien sombre.