C’est une première historique sur les pistes poussiéreuses du rallye Dakar. Yazeed Al-Rajhi, pilote saoudien de 43 ans, a remporté vendredi son premier Dakar au volant d’une Toyota Overdrive, devenant ainsi le premier représentant de son pays à inscrire son nom au palmarès de la légendaire course.
Au terme de 12 étapes éprouvantes et plus de 7700 km dont 5100 km de spéciales chronométrées, Al-Rajhi a devancé son principal rival, le Sud-Africain Henk Lategan, lui aussi sur Toyota mais de l’écurie officielle, de près de 4 minutes. Le Suédois Mattias Ekström complète le podium sur sa Ford M-Sport, à un peu plus de 20 minutes.
Un duel intense jusqu’au bout
La dernière étape de 61 km entre Shubaytah et Dammam a été le théâtre d’une bataille finale entre les deux hommes de tête. Parti avec un peu plus de 6 minutes d’avance, Al-Rajhi a géré son rythme pour ne pas commettre d’erreur fatale, concédant un peu de terrain sans jamais être inquiété pour la victoire finale.
C’est finalement avec 3’57 d’avance que le Saoudien franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, soulagé et ému. Un aboutissement pour celui qui participe à son 11e Dakar, après avoir frôlé l’exploit en 2015 avant d’abandonner alors qu’il occupait la 3e place.
Ekström tient le choc, Al-Attiyah 4e
Derrière le duel de tête, Mattias Ekström a réussi à conserver sa 3e place au général malgré la pression du tenant du titre Nasser Al-Attiyah. Le Qatari, qui étrennait le nouveau prototype Dacia Sandrider, échoue au pied du podium pour 3’37, mais réalise une belle performance pour une première.
Serradori, meilleur français
Côté tricolore, le meilleur résultat est l’œuvre de Mathieu Serradori, associé à Loïc Minaudier sur leur Century CR7. Le pilote gérant d’entreprise pointe à une très belle 6e place finale, à 1h12 du vainqueur, signant son meilleur résultat personnel sur le Dakar.
L’abandon précoce de Sébastien Loeb aura privé les supporters français d’un possible succès, mais la performance de Serradori face aux écuries officielles est à souligner.
Une victoire symbolique
Pour Yazeed Al-Rajhi, cette victoire a une saveur particulière. Pilote privé mais soutenu par une grande fortune familiale, le Saoudien s’est construit année après année un palmarès solide sur les rallyes-raids, avec notamment des succès à Abu Dhabi, au Maroc et en Argentine ces dernières saisons.
Gagner le Dakar dans mon pays natal, devant mon public, c’est un rêve qui devient réalité. Je suis fier d’être le premier Saoudien à remporter cette course mythique.
Yazeed Al-Rajhi, vainqueur du Dakar 2025
Une consécration pour ce passionné discret mais déterminé, qui marque aussi l’histoire de son sport en devenant le premier Arabe à remporter le plus grand rallye-raid de la planète. Un exploit qui ne manquera pas d’inspirer une nouvelle génération de pilotes saoudiens et du Moyen-Orient.
Le Dakar confirme ainsi son statut de course aventure où la passion et la volonté de privés peuvent encore bousculer la hiérarchie des grandes équipes professionnelles. Rendez-vous en 2026 pour une 48e édition qui s’annonce déjà riche en suspense et en rebondissements sur les sables d’Arabie Saoudite.
