Il aura fallu attendre ses quatrièmes Jeux Olympiques, à l’âge de 35 ans, pour que Yannick Borel décroche enfin la consécration ultime en individuel. Le bretteur guadeloupéen, déjà champion olympique par équipes à Rio en 2016, a conquis la médaille d’argent de l’épreuve d’épée masculine ce dimanche au Grand Palais. Un exploit d’autant plus remarquable qu’il survient au terme de la saison la plus compliquée de sa carrière.
Un parcours semé d’embûches
Présent sur la scène olympique depuis les Jeux de Londres en 2012, Yannick Borel s’est longtemps illustré dans les épreuves par équipes. Quintuple champion du monde entre 2011 et 2022, souvent dans un rôle de finisseur, cet équipier modèle a dû attendre Paris 2024 pour briller enfin en solo.
Pourtant, rien ne laissait présager un tel dénouement il y a encore quelques mois. Yannick Borel sort en effet de la pire saison de sa carrière, marquée par un conflit ouvert avec l’entraîneur de l’épée masculine, Hugues Obry. Un différend qui a poussé le Guadeloupéen à s’entraîner en marge de l’équipe de France, se débrouillant seul pour sa préparation.
“Cet environnement différent m’a permis de me recentrer sur moi. Ma seule obsession était comment sortir mon épingle du jeu le jour J”, confiait-il avant les Jeux.
Yannick Borel
Une préparation sur-mesure
Privé du confort de l’INSEP, Yannick Borel a donc dû prendre son projet en main. Anticipant des semaines à l’avance, multipliant les allers-retours pour s’entraîner aux quatre coins de l’hexagone, il est devenu l’acteur principal de sa préparation.
Mais cette situation inédite semble avoir libéré le bretteur, lui permettant d’ajouter de nouveaux éléments à sa préparation :
- Travail sur la respiration et la méditation grâce au yoga
- Suivi diététique strict avec arrêt total de l’alcool
- Préparation mentale renforcée
Le jour de gloire est (enfin) arrivé
Et le travail a fini par payer ! Après avoir souffert en quart puis dominé sa demi-finale, Yannick Borel se hisse en finale olympique pour la première fois de sa carrière en individuel. Dans un Grand Palais en fusion, il ne parvient pas à décrocher l’or, s’inclinant face au Japonais Koki Kano. Mais l’argent a des allures d’or pour le Guadeloupéen, qui savoure enfin sa médaille olympique en solo.
“Ma seule obsession était comment sortir mon épingle du jeu le jour J, quel que soit l’environnement.”
Yannick Borel
À 35 ans, Yannick Borel prouve qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. Son parcours atypique force le respect et l’admiration. Il restera comme l’un des grands artisans de la moisson tricolore au Grand Palais pendant ces Jeux de Paris. Le sport français tient son nouveau héros. Bravo champion !