Alors que la nomination d’un nouveau gouvernement se fait attendre, un nom revient avec insistance dans les coulisses du pouvoir : celui de Xavier Bertrand. L’ancien ministre et actuel président de la région Hauts-de-France serait pressenti pour un poste de premier plan malgré l’hostilité affichée du Rassemblement National à son égard. Un scénario explosif qui pourrait bouleverser les équilibres politiques.
Xavier Bertrand, l’homme de la situation ?
Si le profil de Xavier Bertrand est régulièrement cité, c’est qu’il apparaît pour beaucoup comme l’homme de la situation dans le contexte politique actuel. Tenant d’une droite équilibrée entre justice sociale et ordre républicain, il a su par deux fois faire barrage au RN dans sa région, un atout majeur aux yeux de certains stratèges.
Mais sa nomination potentielle ne fait pas l’unanimité, loin de là. Au RN, on ne cache pas son hostilité envers celui qui s’est vanté de leur avoir « brisé les mâchoires ». Une nomination qui s’apparenterait à une « provocation » selon le député Sébastien Chenu.
Le RN fixe ses lignes rouges
Signe de la tension extrême autour de ce dossier, le RN a tenu à clarifier sa position. Si la nomination de Xavier Bertrand à Matignon aurait été un casus belli justifiant une censure immédiate, son entrée au gouvernement à un autre poste ne déclencherait pas automatiquement les hostilités.
«Si Xavier Bertrand est demain secrétaire d’État au tourisme, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?»
Sébastien Chenu, député RN
Une manière pour le RN de fixer ses lignes rouges tout en préservant sa capacité de nuisance. Car dans l’hypothèse où Xavier Bertrand intégrerait le gouvernement sans prendre la tête de Matignon, la tentation pourrait être grande de lui mener la vie dure au quotidien.
Un pari risqué pour le gouvernement ?
Si l’exécutif semble tenté de jouer la carte Bertrand malgré les menaces, c’est un pari risqué qui pourrait se retourner contre lui. Nommer un responsable honni par une partie de l’opposition dans un contexte aussi inflammable, n’est-ce pas s’exposer à une guérilla parlementaire permanente ?
D’autant que l’intéressé lui-même ne semble pas faire de cette nomination une priorité absolue. Sollicité par plusieurs médias, Xavier Bertrand a assuré n’avoir « aucune amertume » et vouloir avant tout « aider au succès du nouveau gouvernement », sans nécessairement en faire partie.
Vers un remaniement à haut risque
Au final, le dossier Xavier Bertrand cristallise toutes les tensions et les enjeux du futur remaniement. Si sa nomination semble à la fois souhaitée et redoutée, c’est qu’elle pourrait faire basculer le fragile équilibre des forces en présence.
Faut-il voir dans ces hésitations le signe d’un exécutif paralysé, incapable de trancher ? Ou au contraire la volonté de bousculer le jeu en assumant des choix clivants ? Seule certitude, le casting du prochain gouvernement sera scruté à la loupe et nul doute que le thriller Bertrand n’a pas fini de faire parler de lui.
Affaire à suivre donc, dans un contexte politique de plus en plus inflammable où chaque nomination est un pari à haut risque. Le choix de l’audace ou de la prudence, c’est tout l’enjeu des heures à venir pour un exécutif sous pression maximale.