Stupeur et incompréhension règnent à Wasquehal, en banlieue de Lille, au lendemain d’un accident aussi violent qu’inattendu. Jeudi soir vers 23h40, une voiture a percuté de plein fouet la terrasse d’un bar, blessant cinq clients dont un grièvement. Mais le plus choquant reste l’identité du conducteur : un élève de l’école de police de Roubaix, accompagné de quatre autres aspirants policiers, tous fortement alcoolisés.
Un comportement « à l’opposé des valeurs de la police »
Les images de vidéosurveillance, rapidement relayées sur les réseaux sociaux, ont suscité un vif émoi. On y voit le véhicule foncer à vive allure sur le groupe de clients attablés en terrasse, les projetant violemment sur plusieurs mètres. Un spectacle d’une rare brutalité, que la police nationale a immédiatement condamné « avec la plus grande fermeté ».
Ces comportements sont à l’opposé des valeurs de la police nationale.
– Direction générale de la police nationale
Une réaction à la hauteur du choc provoqué par cet événement au sein de l’institution policière. Car au-delà des circonstances, c’est bien le statut des mis en cause qui interroge : comment de futurs gardiens de la paix ont-ils pu en arriver là ? Selon une source proche de l’enquête, les cinq élèves auraient été éconduits du bar en début de soirée en raison de leur état d’ébriété. Un élément qui pourrait laisser penser à un acte de représailles, même si le mobile exact reste à déterminer.
Le choc des habitants et commerçants
Sur place, c’est la consternation qui domine chez les riverains, peu habitués à ce genre de faits divers. « C’est d’habitude très calme ici, il n’y a jamais de soucis particuliers », s’étonne un commerçant voisin du bar, encore sous le choc des images de vidéosurveillance. « Je n’ai jamais eu à faire face à une situation aussi choquante », renchérit une jeune femme travaillant dans la zone.
Au-delà de l’émoi, c’est aussi l’incompréhension qui s’exprime face au comportement des mis en cause. Comment de futurs policiers, censés incarner la loi et protéger les citoyens, ont-ils pu commettre un tel acte ? Une question qui taraudera sans doute encore longtemps les esprits à Wasquehal et au-delà.
Une enquête ouverte, des sanctions attendues
En attendant, l’heure est à l’enquête pour déterminer les circonstances exactes et les responsabilités de chacun dans ce drame. Les cinq élèves policiers, immédiatement interpellés et placés en garde à vue, devront répondre de leurs actes devant la justice. Le parquet de Lille, qui a ouvert une enquête, aura la lourde tâche de faire la lumière sur ce dossier aussi sensible que retentissant.
Une chose est sûre : au-delà des sanctions pénales, les aspirants policiers devraient faire l’objet de lourdes sanctions disciplinaires. Car c’est bien l’image et la crédibilité de l’institution policière qui sont en jeu. Un défi de taille pour une profession déjà souvent pointée du doigt pour les dérapages de certains de ses membres.
Des mesures pour rassurer et apaiser
Face à la gravité des faits et à l’émoi suscité, des mesures ont d’ores et déjà été prises pour tenter de rassurer la population. Le bar a ainsi rouvert dès le lendemain, sous haute surveillance policière. Un dispositif qui vise autant à prévenir d’éventuelles nouvelles tensions qu’à manifester la présence rassurante des forces de l’ordre auprès des habitants.
Mais au-delà de ces actions immédiates, c’est un véritable travail de fond qui s’impose pour restaurer la confiance et apaiser les esprits. Un défi qui passera nécessairement par une réponse ferme de l’institution policière et de la justice, afin de démontrer qu’aucun écart ne saurait être toléré de la part de ceux qui ont fait le choix de servir et protéger.
Car c’est bien tout l’enjeu de cette affaire : au-delà du drame humain, c’est le crédit et l’exemplarité de la police qui sont en jeu. Un challenge de taille, dont dépendra la capacité de l’institution à surmonter ce nouveau choc et à retrouver la confiance des citoyens. Un défi aussi nécessaire que crucial pour une démocratie plus que jamais en quête de repères et d’apaisement.