Une enquête lancée par le gouvernement américain vise à déterminer si la Chine met en œuvre des pratiques anticoncurrentielles pour dominer le marché mondial des semiconducteurs. D’après la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, près des deux tiers des puces présentes dans les produits américains proviennent de Chine, une situation jugée préoccupante. Washington craint que les politiques de Pékin affaiblissent la position des entreprises et salariés américains.
Une dépendance dangereuse pour la chaîne d’approvisionnement
Le bureau de la représentante américaine au Commerce (USTR) mènera l’enquête, afin de déterminer si la Chine crée une dépendance risquée de la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs. Des éléments suggèrent en effet que Pékin cherche à rapidement développer ses capacités de production et à proposer des prix artificiellement bas, menaçant potentiellement la concurrence.
Focus sur les semiconducteurs matures
L’enquête se concentrera sur les semiconducteurs dits matures, qui équipent de nombreux produits allant des appareils médicaux aux réseaux télécoms en passant par l’automobile. Il s’agit d’un enjeu crucial pour les États-Unis, qui tentent de relancer leur production nationale via la loi CHIPS Act, prévoyant jusqu’à 52 milliards de dollars de subventions pour soutenir l’implantation d’usines sur le territoire.
Un calendrier sous haute tension
L’enquête débutera le 6 janvier par une phase de consultation publique de 90 jours. Elle devrait donc se poursuivre sous la présidence de Donald Trump à partir du 20 janvier. Les tensions sino-américaines sur les semiconducteurs ne sont pas nouvelles, Washington ayant déjà pris des mesures pour restreindre l’accès de la Chine aux technologies de pointe et entraver sa modernisation militaire.
Les États-Unis ont mis en place des restrictions sur les exportations vers la Chine de plusieurs métaux rares nécessaires à la fabrication des semiconducteurs, comme le gallium et le germanium.
– Analyse d’une source proche du dossier
Riposte de la Chine sur les métaux rares
Pékin n’a pas tardé à riposter face à ce qu’il considère comme une politisation des enjeux commerciaux et technologiques. Début décembre, la Chine a interdit l’exportation vers les États-Unis de plusieurs métaux rares indispensables à la production de semiconducteurs, comme le gallium et le germanium.
Cette enquête marque donc une nouvelle escalade dans la bataille sino-américaine pour la suprématie technologique mondiale. Washington entend protéger son industrie nationale et réduire sa dépendance, tandis que Pékin cherche à affirmer son leadership. L’issue de ce bras de fer aura des répercussions majeures sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’équilibre géoéconomique des prochaines années.
