La réélection de Maduro en 2018 est jugée frauduleuse par la majorité de la communauté internationale. Washington reconnaît Juan Guaidó comme président par intérim en janvier 2019, suivi par une soixantaine de pays.
Caracas rompt immédiatement les relations diplomatiques. En réponse, les États-Unis frappent là où ça fait mal : le pétrole, qui représente 96 % des recettes d’exportation du Venezuela.
Le 28 avril 2019, l’embargo américain sur le pétrole vénézuélien entre en vigueur. PDVSA est sanctionnée, la banque centrale aussi. Tous les actifs du gouvernement vénézuélien aux États-Unis sont gelés.
2023-2024 : un bref répit puis le retour de bâton
En 2023, face à la perte du pétrole russe après l’invasion de l’Ukraine, Washington assouplit temporairement l’embargo. Chevron reçoit une licence pour reprendre ses activités.
Mais le répit est de courte durée. Lorsque Maduro refuse de lever l’inéligibilité de María Corina Machado, grande favorite de l’opposition, les États-Unis rétablissent les sanctions pleines et entières.
2025 : Trump 2.0 et l’escalade finale
Dès le début de son second mandat, Donald Trump met fin à toutes les licences pétrolières. Même Chevron, bien que réautorisée à produire en juillet 2025, n’a plus le droit de verser un centime au gouvernement vénézuélien.
Parallèlement, la prime pour l’arrestation de Maduro passe de 15 à 25 millions sous Biden, puis à 50 millions de dollars en août 2025. Washington accuse le président vénézuélien de diriger le mystérieux « Cartel des Soleils », une organisation que de nombreux experts peinent à documenter.
L’été 2025 : la militarisation de la mer des Caraïbes
Dès le mois d’août, les États-Unis déploient massivement leurs forces dans la région. Porte-avions, destroyers, sous-marins : la IVe Flotte est en alerte maximale.
À partir de septembre, des frappes aériennes visent des navires soupçonnés de transporter de la drogue. Washington affirme que ces bateaux appartiennent à des narco-trafiquants liés au régime. Caracas crie à l’agression impérialiste.
10 décembre 2025 : la saisie qui fait basculer tout
Le dernier épisode en date : l’arraisonnement d’un pétrolier vénézuélien en eaux internationales. Les États-Unis justifient l’opération par des soupçons de contournement des sanctions.
Caracas, de son côté, parle d’un « acte de piraterie internationale » et promet une réponse « ferme et proportionnée ».
Chronologie express des principales mesures américaines contre le Venezuela
- 2006 – Interdiction de vente d’armes
- 2015 – Premières sanctions individuelles (droits humains)
- 2017 – Sanctions contre Maduro et menace militaire
- 2019 – Embargo pétrolier total et reconnaissance de Guaidó
- 2020 – Inculpation pour narco-terrorisme (15 M$ prime)
- 2023 – Assouplissement temporaire
- 2025 – Fin des licences, prime à 50 M$, frappes aériennes, saisie de pétrolier
La question que tout le monde se pose désormais : jusqu’où ira cette escalade ?
Une intervention militaire directe semble encore improbable à court terme, mais chaque nouvel incident rapproche les deux pays du point de rupture. Le pétrole, les idéologies, les intérêts géopolitiques : tout concourt à maintenir la flamme d’un conflit larvé qui dure depuis plus de vingt ans.
Et pendant ce temps, la population vénézuélienne continue de payer le prix fort d’une crise qui n’en finit pas.
Imaginez un pétrolier chargé de millions de barils de brut, arraisonné en pleine mer des Caraïbes par des navires de guerre américains. Mercredi 10 décembre 2025, cette scène n’est plus une fiction. Elle marque peut-être le point de non-retour dans vingt ans de tensions entre Washington et Caracas.
Deux décennies de rupture progressive
Tout commence réellement avec l’arrivée d’Hugo Chávez au pouvoir en 1999. Le leader bolivarien défie ouvertement l’hégémonie américaine en Amérique latine. Les relations, déjà fraîches, deviennent glaciales.
2006 : le premier coup de semonce
L’administration Bush décide d’interdire toute vente d’armes et de matériel militaire américain au Venezuela. Motif officiel : manque de coopération dans la lutte antiterroriste. En réalité, Washington voit d’un très mauvais œil les rapprochements de Chávez avec l’Iran, Cuba et la Russie.
Quatre ans plus tard, les deux pays rappellent leurs ambassadeurs respectifs. Le dialogue diplomatique est réduit à sa portion congrue.
2014-2015 : les droits humains comme prétexte
À la mort de Chávez en 2013, Nicolás Maduro lui succède dans un climat de contestation massive. Les manifestations de 2014 sont réprimées dans le sang. Barack Obama réagit en sanctionnant individuellement plusieurs hauts responsables vénézuéliens : gel des avoirs aux États-Unis et interdiction de visa.
C’est la première fois que Washington utilise officiellement l’argument des violations des droits humains pour justifier des mesures coercitives.
2017 : Trump brandit l’option militaire
L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche change la donne. Les sanctions deviennent systématiques et touchent les institutions mêmes du régime.
Après l’élection controversée d’une Assemblée nationale constituante en 2017, les États-Unis gèlent les avoirs de Nicolás Maduro personnellement. Trump déclare publiquement qu’une « option militaire » n’est pas exclue – une menace qu’il répétera à plusieurs reprises.
« Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire. »
Donald Trump, août 2017
2019 : l’embargo pétrolier total
La réélection de Maduro en 2018 est jugée frauduleuse par la majorité de la communauté internationale. Washington reconnaît Juan Guaidó comme président par intérim en janvier 2019, suivi par une soixantaine de pays.
Caracas rompt immédiatement les relations diplomatiques. En réponse, les États-Unis frappent là où ça fait mal : le pétrole, qui représente 96 % des recettes d’exportation du Venezuela.
Le 28 avril 2019, l’embargo américain sur le pétrole vénézuélien entre en vigueur. PDVSA est sanctionnée, la banque centrale aussi. Tous les actifs du gouvernement vénézuélien aux États-Unis sont gelés.
2023-2024 : un bref répit puis le retour de bâton
En 2023, face à la perte du pétrole russe après l’invasion de l’Ukraine, Washington assouplit temporairement l’embargo. Chevron reçoit une licence pour reprendre ses activités.
Mais le répit est de courte durée. Lorsque Maduro refuse de lever l’inéligibilité de María Corina Machado, grande favorite de l’opposition, les États-Unis rétablissent les sanctions pleines et entières.
2025 : Trump 2.0 et l’escalade finale
Dès le début de son second mandat, Donald Trump met fin à toutes les licences pétrolières. Même Chevron, bien que réautorisée à produire en juillet 2025, n’a plus le droit de verser un centime au gouvernement vénézuélien.
Parallèlement, la prime pour l’arrestation de Maduro passe de 15 à 25 millions sous Biden, puis à 50 millions de dollars en août 2025. Washington accuse le président vénézuélien de diriger le mystérieux « Cartel des Soleils », une organisation que de nombreux experts peinent à documenter.
L’été 2025 : la militarisation de la mer des Caraïbes
Dès le mois d’août, les États-Unis déploient massivement leurs forces dans la région. Porte-avions, destroyers, sous-marins : la IVe Flotte est en alerte maximale.
À partir de septembre, des frappes aériennes visent des navires soupçonnés de transporter de la drogue. Washington affirme que ces bateaux appartiennent à des narco-trafiquants liés au régime. Caracas crie à l’agression impérialiste.
10 décembre 2025 : la saisie qui fait basculer tout
Le dernier épisode en date : l’arraisonnement d’un pétrolier vénézuélien en eaux internationales. Les États-Unis justifient l’opération par des soupçons de contournement des sanctions.
Caracas, de son côté, parle d’un « acte de piraterie internationale » et promet une réponse « ferme et proportionnée ».
Chronologie express des principales mesures américaines contre le Venezuela
- 2006 – Interdiction de vente d’armes
- 2015 – Premières sanctions individuelles (droits humains)
- 2017 – Sanctions contre Maduro et menace militaire
- 2019 – Embargo pétrolier total et reconnaissance de Guaidó
- 2020 – Inculpation pour narco-terrorisme (15 M$ prime)
- 2023 – Assouplissement temporaire
- 2025 – Fin des licences, prime à 50 M$, frappes aériennes, saisie de pétrolier
La question que tout le monde se pose désormais : jusqu’où ira cette escalade ?
Une intervention militaire directe semble encore improbable à court terme, mais chaque nouvel incident rapproche les deux pays du point de rupture. Le pétrole, les idéologies, les intérêts géopolitiques : tout concourt à maintenir la flamme d’un conflit larvé qui dure depuis plus de vingt ans.
Et pendant ce temps, la population vénézuélienne continue de payer le prix fort d’une crise qui n’en finit pas.









