C’est une nouvelle qui a pris tout le monde de court dans le monde du rugby : Joe Schmidt, sélectionneur de l’Australie depuis fin 2023, a annoncé qu’il quitterait son poste à la fin du prochain Rugby Championship, en octobre. Une décision surprenante qui laisse les Wallabies dans l’incertitude alors qu’ils préparent la Coupe du monde 2027 à domicile.
Un bilan mitigé pour Schmidt
L’ancien entraîneur du Leinster et de l’Irlande était arrivé aux commandes des Wallabies après l’échec cuisant de la Coupe du monde 2023, où l’Australie avait été éliminée dès la phase de poules. Sa mission : reconstruire une équipe en perdition et la préparer au mieux pour le Mondial 2027. Mais malgré quelques victoires encourageantes, notamment contre le pays de Galles, le bilan de Schmidt reste mitigé.
Selon une source proche de la fédération australienne, les résultats n’étaient pas vraiment à la hauteur des attentes. « Avec 7 défaites en 2024 pour seulement 6 victoires, dont certaines face à des nations mineures, on ne peut pas dire que Joe ait réussi à redresser la barre », nous confie-t-on. Un sentiment partagé par de nombreux observateurs pour qui les Wallabies ne semblent pas avoir retrouvé le niveau qui était le leur il y a quelques années.
Le spectre du fiasco de 2023
Il faut dire que l’équipe australienne peine encore à se remettre de sa déroute lors du dernier Mondial. Éliminés dès les phases de poules après des défaites face au pays de Galles et aux Fidji, les Wallabies avaient vécu l’une des pires humiliations de leur histoire. Un traumatisme qui semble toujours peser dans les esprits et sur le jeu des coéquipiers de Michael Hooper.
Joe Schmidt n’aura donc pas réussi à tourner complètement la page de ce fiasco. S’il a tenté d’insuffler un vent nouveau, notamment en lançant de jeunes joueurs prometteurs, le Néo-Zélandais n’a pas su trouver la clé pour relancer durablement la machine australienne. Son départ, à seulement deux ans de « leur » Coupe du monde, replonge les Wallabies dans une certaine forme d’instabilité.
Un avenir incertain
Car qui pour reprendre le flambeau après Schmidt ? Déjà fragilisée sportivement, l’Australie va devoir trouver un nouveau sélectionneur qui sera le cinquième en six ans après Cheika, Rennie, Jones et donc Schmidt. Un turn-over problématique pour construire sur la durée et donner une vraie identité à cette équipe.
Nous sommes ravis que Joe continue à entraîner les Wallabies au-delà de son contrat actuel. Après avoir constaté l’impact positif de Joe sur les équipes de joueurs et d’entraîneurs des Wallabies, nous avons souhaité qu’il reste en poste après la tournée des Lions.
Peter Horne, directeur de la haute performance de Rugby Australia.
Malgré l’optimisme affiché par les dirigeants, le futur s’annonce incertain pour le rugby australien. Les Wallabies vont devoir trouver le bon entraîneur capable de les remettre sur les bons rails rapidement s’ils veulent jouer les premiers rôles en 2027 devant leur public. Un sacré défi alors que la concurrence mondiale n’a jamais été aussi relevée.
Pour le moment, aucun nom ne semble se dégager pour prendre la suite de Schmidt. Parmi les pistes évoquées, celles menant à des techniciens étrangers comme le Néo-Zélandais Scott Robertson ou l’Anglais Rob Baxter. Mais la fédération pourrait aussi être tentée de miser sur un homme du cru, qui connaît parfaitement le rugby australien, à l’image d’un Eddie Jones, déjà passé par là.
Objectif Mondial 2027
Une chose est sûre : le prochain sélectionneur des Wallabies aura la lourde tâche de bâtir une équipe compétitive pour la Coupe du monde 2027. Un événement capital pour le rugby australien, qui rêve de briller à domicile comme en 2003, lorsque les Wallabies avaient atteint la finale, seulement battus par l’Angleterre de Jonny Wilkinson.
Mais avant de penser à 2027, l’Australie va devoir bien négocier les deux prochaines saisons, en espérant des résultats plus probants que ces derniers temps. Le Rugby Championship 2025, dernière compétition de l’ère Schmidt, sera déjà un bon test pour savoir où en sont les Wallabies dans leur reconstruction.
Les fans australiens attendent en tout cas un sursaut d’orgueil de la part de leurs joueurs, eux qui ont tant fait vibrer par le passé. Avec ou sans Joe Schmidt sur le banc, c’est tout le rugby austral qui espère des jours meilleurs et rêve de revenir sur le devant de la scène mondiale. Rendez-vous dans deux ans pour voir si les Wallabies auront relevé le défi.
