Un véritable tremblement de terre a secoué Wall Street ce mardi, avec l’effondrement des valeurs phares du secteur des semi-conducteurs. Des géants comme Nvidia, AMD ou encore Broadcom ont vu leur cours de Bourse dégringoler, entraînant dans leur sillage les principaux indices américains. Le Dow Jones a perdu 0,75%, le Nasdaq 1,01% et le S&P 500 0,76%. Mais quelles sont les causes profondes de cette dégringolade ?
L’alerte d’ASML, le premier domino
Tout a commencé avec l’avertissement sur résultats d’ASML, le géant néerlandais qui fournit des machines indispensables à la production des puces les plus avancées. Selon des sources proches du dossier, si la demande liée à l’intelligence artificielle reste forte, d’autres segments du marché des semi-conducteurs marquent le pas, notamment en Chine. Cette annonce a eu l’effet d’une bombe, faisant craindre un ralentissement plus global du secteur.
La demande n’est pas aussi soutenue que prévu dans certains segments du marché des semi-conducteurs.
– Un porte-parole d’ASML
Nvidia et AMD touchés de plein fouet
Les mastodontes américains Nvidia et AMD ont immédiatement accusé le coup en Bourse, avec des chutes respectives de 4,69% et 5,22%. Il faut dire que ces entreprises sont en première ligne sur le marché des puces pour l’IA et le cloud computing, des secteurs en plein boom mais qui pourraient pâtir d’un ralentissement plus global. Des inquiétudes renforcées par des rumeurs selon lesquelles le gouvernement américain pourrait restreindre les exportations de certaines puces vers le Moyen-Orient, de peur qu’elles ne finissent en Chine.
Un effet domino sur tout le secteur tech
De Broadcom (-3,47%) à Texas Instruments (-4,22%) en passant par Micron (-3,71%), c’est tout le secteur des semi-conducteurs qui a été entraîné dans la spirale baissière. Et par ricochet, l’ensemble du compartiment technologique, très dépendant des puces électroniques, a souffert. Il faut dire que depuis deux ans, les valeurs tech surfent sur la vague de la digitalisation accélérée par le Covid, dont l’IA et le cloud sont des moteurs essentiels. Un ralentissement de la croissance dans les semi-conducteurs pourrait remettre en cause ce scénario.
Des résultats solides passés au second plan
Paradoxalement, les bons résultats publiés par de nombreuses entreprises sont passés au second plan. Goldman Sachs, Bank of America ou encore Johnson & Johnson ont toutes dépassé les attentes, mais cela n’a pas suffi à enrayer la dynamique négative impulsée par les semi-conducteurs. Preuve que les craintes sur la croissance future pèsent plus lourd, aux yeux des investisseurs, que les performances passées.
Le marché a été distrait par la saga des semi-conducteurs, éclipsant de bons résultats par ailleurs.
– Quincy Krosby, stratégiste chez LPL Financial
Une consolidation salutaire ?
Certains analystes voient toutefois dans cette correction un phénomène sain, après une envolée boursière portée par l’euphorie autour de l’IA. Selon eux, le marché avait besoin de souffler et d’évaluer plus rationnellement les perspectives de croissance. Un optimisme qui n’efface pas les doutes sur l’ampleur du ralentissement en Chine et ses répercussions mondiales.
Cette séance noire pour les semi-conducteurs est un coup de semonce pour Wall Street et les marchés financiers en général. Elle rappelle la dépendance de pans entiers de l’économie à ce secteur clé, mais aussi sa sensibilité aux aléas géopolitiques et à la conjoncture mondiale. Un nouveau facteur de volatilité dont les investisseurs devront tenir compte dans les mois à venir.
