Envers et contre tout, la Bourse de New York a décidé de terminer la semaine sur une note positive ce vendredi. Les principaux indices boursiers américains ont clôturé en hausse, en dépit de plusieurs indicateurs économiques décevants publiés dans la journée. Cette performance témoigne de la confiance des investisseurs dans la solidité de l’économie américaine, malgré des signes de ralentissement.
Des statistiques économiques préoccupantes
Parmi les mauvaises nouvelles du jour, on peut citer la stagnation des ventes au détail en juin aux États-Unis, à contre-courant des attentes des analystes qui tablaient sur une légère hausse. Un signal inquiétant pour la consommation, principal moteur de la croissance américaine.
Dans le même temps, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan est ressorti inférieur aux prévisions, soulignant la morosité des ménages face à l’inflation toujours élevée et aux perspectives économiques incertaines.
Les vents contraires s’accumulent pour l’économie US, avec le spectre d’une récession qui se profile à l’horizon. Mais le marché veut croire que le pire est derrière nous.
– Chris Low, économiste chez FHN Financial
La résilience de l’emploi américain
Malgré ce tableau sombre, les investisseurs ont préféré se focaliser sur la bonne surprise du côté de l’emploi. Si les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties légèrement supérieures aux attentes, elles restent proches de leurs plus bas historiques.
- Le taux de chômage aux États-Unis demeure à un niveau très faible, autour de 3,6%.
- Les créations d’emplois ont dépassé les prévisions des analystes au mois de juin.
Cette vigueur du marché du travail conforte la thèse d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, qui pourrait échapper à une récession malgré le durcissement des conditions financières.
Le pari des investisseurs sur une pause de la Fed
La Réserve Fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux à un rythme agressif depuis mars 2022 pour juguler l’inflation. Mais face aux signaux de ralentissement économique, les marchés anticipent désormais une pause dans le cycle de resserrement monétaire.
Cette perspective soutient les actions, en particulier celles des valeurs technologiques et de croissance, très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt. Les investisseurs parient sur un pivot de la politique de la Fed dans les prochains mois.
Le marché veut croire au scénario du ‘Goldilocks’, d’une conjoncture ni trop chaude, ni trop froide. Avec une économie qui ralentit suffisamment pour faire baisser l’inflation, sans pour autant basculer dans la récession.
– Quincy Krosby, stratégiste chez LPL Financial
Wall Street veut croire au meilleur scénario
À court terme, les intervenants de marché ont clairement choisi de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Malgré la dégradation de plusieurs indicateurs avancés, les investisseurs restent persuadés que le pire est passé et que l’économie américaine saura faire preuve de résilience.
La saison des résultats d’entreprises qui débute la semaine prochaine sera un test important pour confirmer ou infirmer cet optimisme. Les profits des sociétés du S&P 500 sont attendus en baisse pour le deuxième trimestre consécutif, une première depuis 2020.
Si le moral des investisseurs tient bon pour le moment, tout dérapage sur le front de l’inflation ou de l’emploi dans les prochains mois pourrait faire dérailler le rebond boursier en cours. La Bourse n’est pas à l’abri d’une nouvelle secousse.