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Von der Leyen annule une réunion avec le Premier ministre serbe

La présidente de la Commission européenne Von der Leyen annule au dernier moment sa réunion avec le Premier ministre serbe, juste après sa rencontre avec un ministre russe. Un geste fort qui souligne les tensions dans les relations entre l'UE et la Serbie, pays candidat à l'adhésion mais proche de Moscou.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annulé au dernier moment une réunion prévue avec le Premier ministre serbe Milos Vucevic, après que celui-ci a rencontré le ministre russe du Développement économique Maxime Rechetnikov, en visite à Belgrade. Un geste fort qui met en lumière les tensions dans les relations entre l’Union européenne et la Serbie.

Mme Von der Leyen était en pleine tournée dans les Balkans occidentaux, une région où plusieurs pays, dont la Serbie, aspirent à rejoindre l’UE. Arrivée de Bosnie à Belgrade, elle avait vanté un “partenariat qui se renforce” avec la Serbie, soulignant que “l’avenir de la Serbie est dans l’Union européenne”. Des propos tenus juste après une réunion avec le président serbe Aleksandar Vucic.

Serbie : entre volonté d’intégrer l’UE et proximité avec la Russie

Pourtant, quelques instants plus tard, la dirigeante européenne a décidé d’annuler son entretien avec le Premier ministre serbe. En cause : la rencontre de ce dernier avec le ministre russe, vue comme un signe de rapprochement économique entre Belgrade et Moscou. D’après une source proche du dossier, un communiqué du gouvernement serbe, retiré depuis, faisait état de discussions sur “le renforcement de la coopération” entre les deux pays.

La Serbie, candidate à l’adhésion à l’UE, est dans une position délicate. Tout en menant des réformes pour intégrer l’Union, elle maintient des liens étroits avec la Russie, un allié historique. Belgrade n’a d’ailleurs pas suivi les sanctions européennes contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine.

Des réformes saluées mais des tensions persistantes

Lors de sa visite, Ursula von der Leyen a salué les efforts de la Serbie dans ses négociations d’adhésion, notamment les réformes entreprises. La Serbie est l’un des pays des Balkans occidentaux les plus avancés dans ce processus.

Cependant, l’alignement de Belgrade sur la politique étrangère européenne reste un point d’achoppement. Le refus de s’associer aux sanctions contre la Russie crée des frictions. Le président Vucic a d’ailleurs tenu à préciser que ce sujet avait été abordé lors de sa réunion avec Von der Leyen.

L’avenir européen de la Serbie en question

L’annulation soudaine de la rencontre avec le Premier ministre serbe est un signal fort. Elle illustre la complexité des relations entre l’UE et la Serbie. Pour avancer sur la voie de l’intégration, Belgrade va devoir clarifier sa position et faire des choix stratégiques.

Je tiens à dire que ma présence ici aujourd’hui, ce qui est mon quatrième voyage dans les Balkans depuis que j’ai pris mes fonctions, est un signe très clair que l’avenir de la Serbie est dans l’Union européenne.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

Malgré ces tensions, l’UE continue à voir la Serbie comme un futur membre. Le “partenariat qui se renforce”, évoqué par Von der Leyen, en est la preuve. Mais pour concrétiser cette perspective, il faudra dissiper les malentendus et bâtir une relation de confiance, loin de l’influence russe.

Cet incident diplomatique rappelle les défis auxquels sont confrontés les pays des Balkans occidentaux dans leur rapprochement avec l’Europe. Entre aspirations européennes et liens historiques avec d’autres puissances, l’équation n’est pas simple à résoudre. Mais une chose est sûre : le chemin vers l’UE passe par des choix clairs et des engagements fermes.

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