C’est un constat qui n’échappe à aucun amateur de volley. Alors que l’équipe de France masculine vient de décrocher un second titre olympique consécutif cet été à Paris, rares sont les occasions de voir évoluer les champions tricolores dans l’Hexagone. La raison ? La plupart des internationaux français ont fait le choix de mener leur carrière à l’étranger, attirés par des championnats plus relevés et des salaires sans commune mesure avec ceux proposés en France.
L’exode des talents français
Si les clubs français peinent à conserver leurs meilleurs éléments, c’est avant tout pour une question de niveau de jeu. Comme l’explique Jean Patry, pointu de l’équipe de France parti tenter sa chance en Turquie cette saison : “À un certain moment de notre carrière, partir devient une obligation pour progresser et entrer dans une autre sphère”. Une réalité illustrée par le parcours des Bleus, dont la quasi-totalité évolue dans des championnats étrangers, en Italie, en Pologne ou en Russie.
C’est compliqué de faire une croix sur autant d’argent, on n’a pas une carrière infinie.
Antoine Brizard, passeur de l’équipe de France
Des salaires sans équivalent en France
Au-delà de l’aspect sportif, l’argument financier pèse lourd dans la balance. Les clubs italiens ou polonais, portés par une popularité plus importante de leur sport et des charges sociales moindres, seraient en mesure de proposer des salaires 5 à 10 fois supérieurs à leurs homologues français. Un gouffre qui rend un retour au pays inenvisageable pour beaucoup, comme le reconnaît Antoine Brizard : “C’est compliqué de faire une croix sur autant d’argent, on n’a pas une carrière infinie.”
Les conséquences pour le volley français
Si le départ des meilleurs joueurs à l’étranger permet à ces derniers de progresser individuellement, il n’est pas sans conséquence pour le niveau global du championnat français. Privés de leurs têtes d’affiche, les clubs hexagonaux peinent à exister sur la scène européenne, comme l’a montré la lourde défaite de Chaumont face au club polonais de Kedzierzyn-Kozle en Ligue des Champions. Une situation dommageable pour l’exposition médiatique du volley, dans un pays où il reste un sport confidentiel malgré les exploits des Bleus.
L’espoir d’un retour des stars
Pour autant, tous les internationaux français n’ont pas tiré un trait sur un retour en France. C’est le cas de Benjamin Toniutti, passeur et capitaine des Bleus, qui se verrait bien finir sa carrière dans l’Hexagone. “Je ne reviendrai pas pour finir en préretraite, mais s’il y a un projet fort”, assure le Mosellan, qui porte cette saison les couleurs du club polonais de Kedzierzyn-Kozle.
Un retour espéré par beaucoup, à l’image d’Antoine Brizard : “Le buzz serait encore plus important, on pourrait tirer le Championnat vers le haut. Prendre des jeunes avec nous, qui auraient peut-être envie de rester en France…”.
En attendant ce jour, les amateurs de volley devront se contenter de quelques apparitions au gré des tirages au sort européens pour voir à l’œuvre les stars de l’équipe de France. Une situation frustrante, mais qui témoigne du niveau atteint par les internationaux tricolores, devenus trop grands pour le seul championnat français.