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Voiture folle ou erreur humaine? L’enquête sur l’accident de Tesla à Paris

C’était un accident qui avait choqué tout Paris en décembre 2021. Une Tesla avait foncé dans la foule, faisant un mort et 21 blessés. Le conducteur avait alors affirmé que son véhicule avait soudainement accéléré tout seul, rendant les freins inopérants. Mais un nouveau rebondissement vient de faire surface dans cette affaire : l’expertise technique vient de mettre en cause le conducteur lui-même.

Une course folle dans les rues de Paris

Rappelons les faits. Ce soir-là, un chauffeur de taxi au volant d’une Tesla Model 3, qui n’était pas en service, démarre une course effrénée dans le 13ème arrondissement. Le bolide électrique percute d’abord deux piétons, puis un container à verre qui explose sous la violence du choc. La voiture heurte ensuite un feu de signalisation avant de terminer sa folle cavalcade dans une camionnette.

Bilan : un cycliste tué et 21 personnes blessées, dont certaines grièvement. Le conducteur, un homme de 57 ans, est rapidement interpellé. Lors de sa garde à vue, il affirme que sa Tesla a brutalement accéléré toute seule et que la pédale de frein ne répondait plus. Une défaillance technique qui expliquerait le drame.

L’expertise pointe la responsabilité du conducteur

Oui mais voilà. L’expertise technique menée par l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) vient de livrer ses conclusions. Et celles-ci contredisent totalement la version du chauffeur.

Aucun appui frein n’a été détecté au cours de la séquence d’accident

Rapport d’expertise de l’IRCGN

Non seulement aucune défaillance technique n’a été constatée sur le véhicule, mais surtout, les données enregistrées révèlent que le conducteur n’a jamais actionné le frein pendant toute la durée du drame. Au contraire, la Tesla était en phase d’accélération jusqu’au choc, atteignant même 142 km/h juste avant la collision.

Le spectre de “la voiture folle” s’éloigne

Ces éléments accablants pour le mis en cause font dire aux experts que ses déclarations sont “incompatibles” avec les faits techniques. Me Grégory Guyard, avocat des victimes, se dit “satisfait des avancées de l’enquête”.

Comme nous pouvions malheureusement nous y attendre, le scénario de la voiture folle semble s’éloigner au profit de l’erreur humaine.

Me Grégory Guyard, avocat des victimes

La défense du conducteur conteste ces conclusions et va demander une contre-expertise. Reste que sa mise en examen pour “homicide et blessures involontaires” semble désormais plus difficile à contester. Le débat devrait donc se déplacer sur les circonstances ayant mené à cette perte de contrôle tragique : malaise, inattention, voire comportement volontaire ?

Des questions en suspens sur la sécurité des voitures autonomes

Au-delà de la responsabilité du conducteur, cet accident pose la question de la sécurité des véhicules électriques et autonomes. Même si aucun défaut n’a été constaté sur ce cas précis, les doutes persistent chez de nombreux usagers et riverains.

  • Comment s’assurer de la fiabilité totale de ces logiciels de conduite ?
  • Quels garde-fous en cas de bug ou de prise de contrôle malveillante ?
  • Quelle place pour le conducteur humain ?

Autant de questions que devront prendre en compte constructeurs et législateurs pour une cohabitation sereine et une sécurité maximale de tous sur les routes. En attendant, l’enquête sur ce drame va se poursuivre pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de l’accident.

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