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Voile Islamique : Une Candidate LFI Le Défend Comme Signe d’Intégration

Une candidate LFI transgenre affirme sans détour que porter le voile islamique est « un signe d’intégration à la société française ». Quand la gauche radicale inverse complètement le sens des mots républicains… Jusqu’où ira cette dérive ?

Imaginez la scène : une matinale radio en Bretagne, un journaliste pose une question toute simple sur le voile islamique, et l’invitée, militante connue de la France Insoumise et candidate aux municipales, répond calmement que porter le voile serait… un signe d’intégration à la société française. La phrase tombe, nette, sans hésitation. Et tout un pan de la République semble vaciller.

Quand le voile devient, selon LFI, le nouveau drapeau de l’intégration

Le 26 novembre 2025, Sasha Bernert était l’invitée de Bretagne 5. Candidate sur la liste « Tracer l’avenir » à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, elle incarne à elle seule plusieurs combats de la gauche radicale : transidentité, écologie punitive, antiracisme décolonial. Mais c’est sur la question du voile que sa réponse a fait l’effet d’une bombe.

Interrogée sur la place des signes religieux dans l’espace public, elle affirme sans détour que le port du voile par des femmes musulmanes dans la rue constitue « un signe d’intégration ». Pour elle, ces femmes sortent, travaillent, participent à la vie de la cité… donc elles s’intègrent. Le raisonnement semble aller de soi dans son esprit.

Une inversion totale du logiciel républicain

En une phrase, tout l’édifice laïque français se retrouve sens dessus dessous. Depuis 1905, la République ne reconnaît aucun culte. Depuis 2004, les signes ostentatoires sont bannis des écoles publiques. L’idée fondatrice ? Pour vivre ensemble, on laisse les convictions religieuses dans la sphère privée. C’est le pacte républicain.

Or, présenter le voile – qui couvre les cheveux, parfois le cou, et qui est imposé dans de nombreux pays sous peine de prison ou de mort – comme un « signe d’intégration » revient à dire que plus on affiche sa religion, plus on est français. C’est l’exact contraire de ce que portent les lois de la République depuis plus d’un siècle.

« Quand une femme porte le voile et qu’elle sort dans la rue, qu’elle va travailler, qu’elle participe à la société… pour moi c’est un signe d’intégration. »

Sasha Bernert, le 26 novembre 2025 sur Bretagne 5

Le voile : outil d’émancipation ou de contrôle ?

Derrière l’argument « elles sortent, donc elles s’intègrent », se cache une réalité plus sombre. Dans de nombreux quartiers, des jeunes filles retirent leur voile en arrivant au collège ou au lycée pour ne pas être ostracisées par leurs propres frères ou cousins. D’autres le portent sous pression familiale ou communautaire. Parler d’intégration quand la contrainte existe, c’est fermer les yeux.

Des associations de femmes ex-musulmanes ou laïques le répètent depuis des années : le voile n’est pas qu’un bout de tissu. C’est un marqueur politique, parfois un outil de domination masculine, souvent un signe visible de différenciation communautaire. Le présenter comme un simple choix individuel relève soit de la naïveté, soit de la stratégie.

Et pourtant, une partie de la gauche radicale a choisi son camp : celui du voile comme résistance à un prétendu « islamophobie d’État ». Quitte à abandonner les femmes qui luttent, en Iran ou ailleurs, contre l’obligation du port du hijab.

LFI et la dérive communautariste : un vieux refrain

Cette sortie n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une longue série. On se souvient de la candidate voilée aux régionales de 2015, défendue bec et ongles par le parti. Des meetings où des femmes voilées étaient placées au premier rang pour les caméras. Des prises de position contre l’interdiction de l’abaya à l’école.

À chaque fois, le même schéma : accusant la République d’islamophobie, une partie de LFI préfère flatter un électorat communautaire plutôt que de défendre les principes universels. Le calcul est clair dans certaines circonscriptions où le vote musulman pèse lourd.

Le résultat ? Une gauche qui parle de plus en plus comme les Frères musulmans « soft » : même vocabulaire (« islamophobie »), même victimisation, même défense du voile comme acte féministe. L’alliance objective est là, sous nos yeux.

Transidentité et défense du voile : l’alliance inattendue

Sasha Bernert est une personne transgenre. Elle milite pour les droits des minorités sexuelles. Paradoxalement, elle défend aujourd’hui un symbole que de nombreux pays musulmans brandissent pour opprimer justement les personnes LGBTQ+.

En Iran, en Arabie saoudite, au Brunei, être trans est passible de prison ou de peine de mort. Dans plusieurs pays où le voile est obligatoire, l’homosexualité est punie de flagellation ou de lapidation. Comment concilier défense des trans et apologie du voile politique ? Le grand écart idéologique atteint ici des sommets.

Certains y voient la preuve que l’intersectionnalité version décoloniale a fini par tout mélanger : on défend n’importe quelle minorité, même quand elle en opprime une autre. L’ennemi commun, c’est toujours « l’homme blanc hétérosexuel » ou la République laïque.

Et les Français dans tout ça ?

Les sondages sont pourtant clairs depuis vingt ans : entre 70 et 80 % des Français sont favorables à l’interdiction du voile dans l’espace public ou du moins à son encadrement strict. La loi de 2010 sur la burqa et le niqab avait été votée presque à l’unanimité.

Quand une candidate déclare que le voile intégrerait, elle parle donc contre l’immense majorité de ses concitoyens. Elle parle au nom d’une frange militante qui rêve d’une France multiculturelle où chaque communauté afficherait fièrement ses signes distinctifs.

Mais la France n’a jamais fonctionné comme ça. L’intégration à la française, c’est l’école de la République, la langue commune, le respect des lois égales pour tous. Ce n’est pas l’addition de communautés qui coexistent sans se mélanger.

Ce que disait déjà Régis Debray en 2003 :
« Le voile à l’école, c’est la croix gammée des années 30 pour la République. Ce n’est pas un détail vestimentaire, c’est un projet de société. »

Vers une République en miettes ?

À force de dire que tout se vaut, que toutes les cultures sont égales, que critiquer un signe religieux relève du racisme, on finit par désarmer la République. Quand une candidate d’un grand parti politique affirme tranquillement que le voile intègre, elle ne fait pas qu’une sortie maladroite. Elle annonce la couleur : pour une partie de la gauche, la laïcité n’est plus une valeur, c’est un obstacle.

Et pendant ce temps, dans les quartiers, des gamines de 12 ans se voilent pour ne pas être traitées de « putes » par les garçons. Des femmes se font insulter si elles sortent cheveux au vent. Mais cela, certaines militantes ne veulent pas le voir. Elles préfèrent parler d’empowerment et d’islamophobie.

La question est simple : veut-on une France où l’on s’intègre en affichant toujours plus ses différences religieuses, ou une France où l’on vit ensemble en laissant Dieu à la maison ?

La réponse de Sasha Bernert est claire. Reste à savoir si les Français, eux, sont prêts à avaliser cette vision.

Car au fond, derrière le micro de Bretagne 5, ce n’est pas seulement une candidate qui parlait. C’était tout un projet politique qui se révélait, sans masque.

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