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Vives Tensions Entre la Ministre de la Défense Belge et un Nationaliste Flamand

Vif échange entre la ministre de la Défense belge et un nationaliste flamand : entre accusations de sexisme, critiques du modèle Trump et débat sur le budget militaire, les tensions communautaires refont surface en Belgique...

Les débats politiques en Belgique prennent une tournure personnelle et particulièrement vive ces derniers jours. Au cœur de la tempête : la ministre belge de la Défense, la socialiste francophone Ludivine Dedonder, et le responsable nationaliste flamand Theo Francken, pressenti pour lui succéder. Leur désaccord : le budget et l’avenir de l’armée belge. Mais la polémique a rapidement dérivé vers des attaques plus frontales.

« Trop de testostérone » selon la ministre

Interrogée sur les critiques de Theo Francken à son encontre, Ludivine Dedonder n’a pas mâché ses mots. Selon elle, on assiste à la montée de « mâles en quête de virilité qui ont trouvé un modèle : Trump ». Et d’ajouter, cash : « Ils ne sentent plus, mais à un moment donné trop de testostérone, visiblement, ça vous bousille les neurones! »

En cause, une comparaison peu flatteuse employée par le nationaliste flamand dans les médias. « Avec Mme Dedonder comme ministre de la Défense, le budget de la Défense baisse, c’est honteux ! On ressemble à Blanche-Neige qui attend son prince et le baiser qui va la réveiller », avait-il déclaré. Une remarque qualifiée de « sexiste et machiste » par la principale intéressée.

Bras de fer sur le budget de la défense

Derrière ces invectives se joue un bras de fer politique sur les priorités budgétaires de la Belgique, confrontée comme beaucoup de pays européens à de lourds déficits. D’un côté, la ministre socialiste estime avoir « reconstruit » l’armée belge depuis 2020 avec plus de 10 000 recrutements. Mais elle s’inquiète qu’une hausse des dépenses militaires, réclamée par l’OTAN, ne se fasse au détriment du social, de la santé ou des régimes spéciaux de retraite.

De l’autre, le parti nationaliste flamand N-VA, premier parti de Flandre actuellement en négociations pour former le prochain gouvernement, souhaite au contraire réformer en profondeur ces régimes dont bénéficient de nombreuses professions en Belgique. Un choc de visions qui cristallise les tensions communautaires du pays.

Quelle défense pour la Belgique ?

Au-delà des attaques personnelles, la ministre démissionnaire reproche à son rival son penchant jugé trop « atlantiste ». « Son modèle à lui, c’est l’Amérique », dénonce-t-elle, faisant référence à une grosse commande de chasseurs américains F-35 passée en 2018 quand la N-VA était au gouvernement. « À un moment donné il faut faire comprendre que ce n’est pas en mangeant dans la main de Trump qu’on va garantir nos intérêts économiques et sécuritaires », plaide-t-elle, appelant à privilégier une industrie de défense européenne.

Derrière la guerre des mots, c’est donc bien une lutte d’influence sur l’avenir géostratégique et industriel de la Belgique qui se joue. Le tout sur fond de tentatives de formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, qui s’annonce déjà explosive vu les désaccords profonds qui se font jour. Affaire à suivre, tant les répercussions pourraient être importantes pour le pays et l’Europe.

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