Les relations entre la France et Israël traversent une zone de fortes turbulences. Après de nouveaux tirs israéliens ayant visé délibérément des Casques bleus de la Finul, la force intérimaire de l’ONU déployée au Liban, le ton est monté d’un cran entre Paris et Tel-Aviv. Le président Emmanuel Macron a vivement condamné ces actes, les jugeant “tout à fait inacceptables” et prévenant qu’il ne les “tolérera pas”.
La France convoque l’ambassadeur israélien
En réaction, le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadeur d’Israël en France pour lui demander des explications. Il faut dire que la France compte un important contingent au sein de la Finul, avec plus de 600 soldats déployés. Ces tirs délibérés contre ses troupes passent très mal à Paris.
Lors d’un sommet des pays méditerranéens de l’UE à Chypre, Emmanuel Macron a haussé le ton, affirmant que “cesser les exportations d’armes” utilisées à Gaza et au Liban était “l’unique levier” pour mettre fin aux affrontements. Une petite phrase qui fâche côté israélien, même si le président français a assuré qu’il ne s’agissait pas de “désarmer Israël”.
Escalade des tensions dans la région
Cette nouvelle escalade intervient dans un contexte déjà très tendu dans la région, marqué par une intensification des combats entre Israël et le Hamas à Gaza, ainsi que des accrochages réguliers à la frontière israélo-libanaise impliquant le Hezbollah. L’armée israélienne affirme avoir visé des “menaces” proches des positions de la Finul, une version contestée par l’ONU.
Indignation de la communauté internationale
Au-delà de la France, ces tirs contre les Casques bleus suscitent une large réprobation internationale. Le président américain Joe Biden s’est dit “profondément préoccupé”, tandis que la Première ministre italienne Giorgia Meloni les a fermement condamnés. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé une enquête approfondie.
Il est inacceptable et intolérable que les forces israéliennes aient ouvert le feu et tué un casque bleu de la Finul.
a réagi très fermement le chef de l’ONU
Appel au dialogue et à la retenue
Face à ces tensions croissantes, de nombreuses voix appellent Israël et le Liban à la désescalade et à la retenue. L’Union européenne a exhorté les deux pays à “éviter toute action qui mettrait en danger les civils et la stabilité régionale”. La diplomatie française s’efforce de son côté de renouer le dialogue, mais la partie s’annonce délicate au vu de la détérioration des relations entre Paris et Tel-Aviv.
Emmanuel Macron doit s’entretenir prochainement avec son homologue israélien Isaac Herzog pour tenter d’apaiser la situation. Mais le chef de l’État français sait qu’il marche sur des œufs, lui qui a déjà suscité l’ire du Premier ministre Benyamin Netanyahou le week-end dernier en évoquant la possibilité de “cesser les exportations d’armes”. Un véritable coup de froid s’est abattu sur les relations entre les deux pays, pourtant considérés comme des partenaires stratégiques.
Le conflit s’enlise dangereusement
Plus globalement, cette nouvelle escalade des violences illustre l’enlisement du conflit israélo-palestinien et les immenses défis qui se dressent sur la voie de la paix. Avec la multiplication des accrochages impliquant le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, la situation semble plus explosive que jamais. Et la communauté internationale, malgré ses appels répétés au calme, semble bien impuissante à enrayer l’engrenage.
Dans ce contexte, les incidents impliquant la Finul sont particulièrement préoccupants. Car en s’attaquant directement aux Casques bleus, qui sont pourtant censés être des soldats de la paix, Israël franchit une ligne rouge et risque de s’aliéner un peu plus la communauté internationale. Surtout Paris, fer de lance de la force onusienne au Liban et allié historique de l’État hébreu, qui voit d’un très mauvais œil ces tirs délibérés contre ses soldats.
Il y a donc urgence à désamorcer la crise, avant qu’elle ne dégénère en conflit ouvert aux conséquences potentiellement dévastatrices. Cela passe par un retour au dialogue, des gestes d’apaisement de part et d’autre, et surtout une volonté politique réelle de s’attaquer aux racines du problème. Faute de quoi, le risque est grand de voir le Proche-Orient s’enfoncer un peu plus dans le chaos.