Alors que l’équipe d’Argentine savourait encore son triomphe en Copa America 2024, remportée brillamment aux dépens du Brésil en finale, une polémique d’ampleur est venue ternir les célébrations. En effet, quelques heures seulement après le coup de sifflet final, les joueurs argentins ont été filmés en train d’entonner un chant aux paroles ouvertement racistes, prenant pour cible les joueurs de l’équipe de France. Un dérapage qui a suscité une vague d’indignation dans le monde du football et au-delà.
Un chant déjà entendu lors du Mondial 2022
Les paroles incriminées ne sont malheureusement pas nouvelles. Lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, ce même chant avait déjà été repris par des supporters argentins, visant notamment les stars françaises Kylian Mbappé et Eduardo Camavinga. Malgré le tollé provoqué à l’époque, il semble que le message ne soit pas passé auprès de certains.
Sur une vidéo devenue virale, on peut ainsi entendre les joueurs argentins clamer : « Ils jouent pour la France mais viennent d’Angola… Ils vont bien courir… Ils aiment baiser des trans… Leur mère est nigériane… Leur père est cambodgien mais sur le passeport : Français ». Des propos d’une rare violence, mêlant racisme, xénophobie et homophobie.
Les images fuitent sur les réseaux sociaux
C’est une story Instagram du milieu de terrain Enzo Fernandez, tout juste transféré à Chelsea, qui a permis de révéler l’incident au grand jour. Alors qu’il filmait l’ambiance festive régnant dans le bus de la sélection, on a pu entendre distinctement ses coéquipiers reprendre en chœur les paroles polémiques. Réalisant son erreur, le joueur a rapidement coupé son live, mais trop tard. Les images avaient déjà été massivement partagées et commentées sur la toile.
Choc et condamnations unanimes
Comme on pouvait s’y attendre, les réactions indignées n’ont pas tardé à pleuvoir. De nombreux observateurs ont exprimé leur consternation face au comportement des joueurs argentins, à commencer par des personnalités du football français :
« Quelle honte ! Le foot devrait rassembler au-delà des origines. Ils salissent leur victoire avec ces propos indignes. J’espère de vraies sanctions. »
Bixente Lizarazu, champion du monde 1998
« Je suis terriblement déçu et choqué. On parle de grands joueurs, qui devraient montrer l’exemple. Le racisme n’a pas sa place sur un terrain. Point final. »
Didier Deschamps, sélectionneur des Bleus
L’AFA et la FIFA appelées à sévir
De multiples voix se sont élevées pour exiger des sanctions exemplaires à l’encontre des fautifs. La fédération argentine (AFA) est particulièrement pointée du doigt. Beaucoup l’accusent d’avoir laissé prospérer un climat nauséabond autour de la sélection, sans jamais condamner fermement les nombreux dérapages racistes de ses supporters ces dernières années.
La FIFA est elle aussi appelée à prendre ses responsabilités, au-delà des traditionnels rappels au respect et à la tolérance. Des sanctions individuelles contre les joueurs ainsi qu’une forte amende à l’encontre de l’AFA sont évoquées. Mais la institution se retrouve à nouveau face à ses contradictions, elle qui prône un football inclusif tout en organisant un Mondial au Qatar.
Et maintenant ?
Cet épisode déplorable prouve malheureusement que le chemin est encore long pour éradiquer le fléau du racisme dans le football. Malgré les campagnes de sensibilisation à répétition, le message peine encore à passer, y compris chez certains acteurs majeurs du foot mondial.
Une prise de conscience collective s’impose, pour que de tels dérapages ne se reproduisent plus. Car au-delà d’entacher l’image du ballon rond, ils heurtent en profondeur nos valeurs humanistes. Le foot, par son aura planétaire, pourrait être un formidable vecteur de tolérance. Encore faut-il que tous, des supporters aux joueurs en passant par les instances, marchent main dans la main dans cette direction. Le chemin s’annonce long et semé d’embûches, mais il en va de la crédibilité de ce sport. Et plus largement, du modèle de société que nous souhaitons bâtir pour nos enfants.