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Vitraux de Notre-Dame : Stéphane Bern s’insurge contre l’ingérence présidentielle

Nouvelle polémique autour de Notre-Dame : Stéphane Bern part en croisade contre l'ingérence présidentielle dans le choix des vitraux. L'animateur dénonce un passage en force d'Emmanuel Macron et craint pour l'avenir du joyau gothique. Jusqu'où ira le bras de fer ?

La cathédrale Notre-Dame de Paris, ce joyau de l’architecture gothique, pensait en avoir fini avec les polémiques. C’était sans compter sur l’intervention pour le moins surprenante du président Emmanuel Macron dans le choix des vitraux qui orneront bientôt l’édifice en reconstruction. Une ingérence qui a le don d’agacer Stéphane Bern, ardent défenseur du patrimoine français.

Emmanuel Macron, ce président qui veut jouer à l’architecte

Depuis l’incendie qui a ravagé Notre-Dame en 2019, les débats font rage quant à la manière dont il convient de restaurer ce monument emblématique. Faut-il privilégier une reconstruction à l’identique ou se permettre quelques audaces contemporaines ? La question des vitraux cristallise aujourd’hui toutes les tensions.

Le président Emmanuel Macron a en effet décidé de passer outre l’avis de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture en imposant le remplacement de certains vitraux historiques par des créations modernes. Un choix qui passe mal auprès des puristes.

Ce que le président veut, Dieu le veut, j’ai l’impression !

Stéphane Bern, dans les colonnes de Ouest-France

Un caprice présidentiel à 4 millions d’euros

Au-delà de la dimension esthétique, c’est aussi le coût de l’opération qui interpelle Stéphane Bern. L’animateur s’interroge :

4 millions d’euros, est-ce que la France les a maintenant ?

Stéphane Bern

Une somme qui pourrait, selon lui, être investie plus judicieusement dans d’autres projets, comme la création d’un musée de l’œuvre ou la rénovation d’églises de campagne en péril. Mais visiblement, les priorités présidentielles sont ailleurs.

Un passage en force qui inquiète

Plus que le fond, c’est la forme qui choque Stéphane Bern. L’animateur dénonce un véritable passage en force de la part de l’exécutif :

Pourquoi l’État s’affranchit-il des règles qu’il impose aux autres ? Juste parce que le Président le veut ?

Stéphane Bern

Un manque de considération pour les instances censées encadrer ce type de décisions qui en dit long, selon lui, sur la conception très verticale du pouvoir qui prévaut actuellement à l’Élysée.

Le spectre des recours

En s’asseyant sur l’avis de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, qui s’est prononcée contre ce projet de vitraux contemporains, Emmanuel Macron prend le risque de voir émerger des recours. C’est en tout cas ce que craint Stéphane Bern :

S’opposer à cela, avec l’aval de la ministre de la Culture, ça veut dire qu’il y aura des recours.

Stéphane Bern

De quoi ralentir encore un peu plus un chantier déjà compliqué et retarder davantage la réouverture de l’édifice au public. Un scénario cauchemardesque pour tous les amoureux de Notre-Dame.

Entre loi de 1905 et réalité du terrain

Pour Stéphane Bern, cette affaire des vitraux est symptomatique d’un problème plus profond. Celui d’un décalage criant entre les grands principes et leur application effective. L’animateur résume :

On s’arc-boute sur la loi de 1905, mais personne ne la respecte.

Stéphane Bern

Une façon de rappeler que si la séparation de l’Église et de l’État est un pilier de notre République, elle souffre dans les faits de nombreux accommodements. Le financement public de la rénovation de Notre-Dame en est un exemple parmi d’autres.

Notre-Dame, un révélateur des contradictions françaises

En s’attaquant frontalement à la décision présidentielle, Stéphane Bern met en lumière toutes les contradictions qui entourent la gestion de notre patrimoine religieux. Entre volonté de préservation et désir de modernité, entre respect des règles et arbitraire du pouvoir, la reconstruction de Notre-Dame apparaît comme un véritable casse-tête.

Un casse-tête dont on ne sait pas encore comment il sera résolu. Une chose est sûre cependant : les critiques acerbes de Stéphane Bern ont peu de chances de faire plier Emmanuel Macron. Le bras de fer ne fait sans doute que commencer.

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