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Vitesse limitée à 50 km/h sur tout le périphérique parisien

Dès ce jeudi 6h, la limitation controversée à 50 km/h entre en vigueur sur l'ensemble du périphérique parisien. L'Association des maires franciliens contre-attaque avec un recours, dénonçant une décision "unilatérale" de la mairie de Paris. La bataille judiciaire ne fait que commencer...

C’est désormais officiel : depuis ce jeudi 9 octobre à 6 heures du matin, la vitesse maximale autorisée sur l’intégralité du boulevard périphérique parisien est passée à 50 km/h. Une décision prise par la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) au nom de la santé publique des 500 000 riverains, mais qui ne fait pas l’unanimité chez les élus franciliens. Dès l’annonce de cet arrêté, l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) a en effet décidé de saisir le préfet de région pour contester sa légalité.

Un boulevard périphérique au cœur d’un bras de fer politique

Axe névralgique de la région parisienne, emprunté chaque jour par plus d’un million de véhicules, le périphérique cristallise les tensions entre la capitale et sa banlieue. Pour la mairie de Paris, il s’agit d’un enjeu sanitaire majeur. Anne Hidalgo affirme vouloir protéger les habitants des nuisances sonores et de la pollution de l’air générées par ce flot incessant de circulation. Mais de leur côté, de nombreux maires de petite et grande couronnes dénoncent une mesure “autoritaire”, imposée sans véritable concertation.

L’AMIF dénonce une “prise de décision unilatérale”

Dans son recours déposé auprès du préfet, l’AMIF, dont toutes les communes d’Île-de-France sont membres de droit, conteste le fondement juridique de l’arrêté. Selon l’association, le boulevard périphérique, en tant que “route à grande circulation”, ne relève pas uniquement de l’autorité du maire de Paris :

Le boulevard périphérique parisien est une route à grande circulation, classée comme telle par le décret n° 2009-615 du 3 juin 2009, relevant donc aussi des compétences de l’État, par l’intermédiaire du préfet de police.

– Extrait du recours de l’AMIF

Pour les élus franciliens, Anne Hidalgo aurait donc outrepassé ses prérogatives en prenant cette décision “unilatérale”, sans réelle étude d’impact ni consultation des territoires voisins. Une critique balayée par l’Hôtel de Ville, qui rappelle que la mesure était au cœur du programme de la maire lors des dernières élections municipales.

Vers une longue bataille judiciaire ?

Si le préfet de région devait donner raison aux maires franciliens, l’arrêté pourrait être suspendu, voire annulé. Mais la mairie de Paris semble déterminée à défendre ce qu’elle considère comme une avancée écologique et sanitaire majeure. Un bras de fer judiciaire s’annonce donc, qui pourrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

En attendant, les automobilistes franciliens vont devoir s’habituer à lever le pied sur le “périph”. Avec à la clé, espère Anne Hidalgo, une amélioration sensible du cadre de vie pour les riverains de cet axe si fréquenté mais si décrié. Premiers éléments de réponse dans les prochains mois, à l’aune des prochains relevés de pollution et de bruit.

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