C’est dans un contexte de renforcement des liens économiques entre l’Espagne et l’Inde que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a entamé ce lundi une visite officielle de deux jours sur le sous-continent indien. Au cœur de ce déplacement à forte dominante commerciale : l’inauguration d’une usine d’assemblage d’avions militaires, fruit d’un partenariat entre les géants Tata Advanced Systems et Airbus.
Un accueil en grande pompe pour le dirigeant espagnol
Pour marquer l’importance de cette visite, le Premier ministre indien Narendra Modi a réservé à son homologue ibérique les honneurs d’une parade en voiture décapotable dans les rues de Vadodara, ville de l’État du Gujarat dont est originaire le chef du gouvernement indien. Une manière de souligner la volonté des deux pays de renforcer leurs liens, tant sur le plan politique qu’économique.
Une usine d’assemblage d’avions militaires, symbole du partenariat hispano-indien
Point d’orgue de cette première journée : l’inauguration de l’usine d’assemblage d’avions de transport militaires C-295, construite conjointement par Tata Advanced Systems et Airbus. D’un montant de 2,3 milliards d’euros, le contrat prévoit la livraison de 56 appareils à l’armée de l’air indienne, dont 40 seront assemblés sur le site de Vadodara.
“Cette usine va non seulement renforcer les relations entre l’Inde et l’Espagne mais remplit aussi notre mission de +fabriquer en Inde, pour le monde+”
a déclaré Narendra Modi lors de la cérémonie.
De son côté, Pedro Sanchez a souligné que “ce projet renforce nos liens industriels et souligne l’engagement de notre pays en tant que partenaire fiable et stratégique”. Une manière de rappeler les ambitions de l’Espagne sur le marché indien, cinquième économie mondiale en pleine croissance.
Des échanges commerciaux en progression constante
Car si l’Espagne n’occupe pour l’instant que le 16e rang des investisseurs en Inde, les échanges bilatéraux sont en nette augmentation ces dernières années. En 2023, leur montant devrait atteindre 9,1 milliards d’euros, répartis entre 2,5 milliards d’euros d’exportations espagnoles et 6,6 milliards d’euros d’importations indiennes.
Pour accompagner cette dynamique, la délégation espagnole comprend les dirigeants de plusieurs grands groupes, à l’image du chantier naval Navantia, en lice pour d’éventuels contrats militaires. Une présence qui témoigne des ambitions de Madrid en matière de coopération industrielle et technologique avec New Delhi.
Un programme chargé pour consolider les liens
Après l’étape gujaratie, riche en symboles, Pedro Sanchez mettra le cap mardi sur Bombay, capitale économique de l’Inde. Au programme de cette deuxième journée :
- Une visite des studios de Bollywood, puissante industrie du cinéma indien
- Des rencontres avec les milieux d’affaires pour promouvoir les investissements
- Un discours pour présenter la vision stratégique de l’Espagne en Inde
Cette visite, la première d’un chef du gouvernement espagnol depuis près de 20 ans, s’inscrit dans un contexte géopolitique particulier. Alors que les tensions sino-indiennes s’accentuent, l’Espagne entend se positionner comme un partenaire fiable et stratégique pour l’Inde, tout en consolidant sa présence sur cet immense marché en plein essor.
Reste à voir si cette offensive de charme permettra à Madrid de renforcer durablement ses positions, face à une concurrence internationale de plus en plus vive. Une chose est sûre : avec cette visite de haut niveau, l’Espagne affiche clairement ses ambitions sur le sous-continent indien, appelé à jouer un rôle clé dans l’économie mondiale des prochaines décennies.