C’est une visite qui risque de faire des étincelles. Le déplacement très attendu du Premier ministre kosovar Albin Kurti à Sarajevo ce jeudi suscite déjà l’ire des Serbes de Bosnie. Leur leader politique, Milorad Dodik, n’a pas mâché ses mots pour fustiger ce qu’il considère comme une « provocation ouverte » et une « insulte pour tous les Serbes ».
Albin Kurti est attendu dans la capitale bosnienne pour participer à une conférence sur la situation dans les Balkans et les perspectives de paix et de stabilité dans la région. Mais ce qui devait être une simple visite de travail prend une tout autre dimension dans le contexte tendu des relations entre la Serbie et son ancienne province du Kosovo.
Une indépendance toujours contestée
Car le cœur du problème, c’est bien le statut du Kosovo. Cette petite république à majorité albanaise a proclamé son indépendance de la Serbie en 2008, près de 10 ans après une guerre meurtrière. Mais Belgrade n’a jamais reconnu cette sécession et considère toujours le Kosovo comme une province serbe.
Un point de vue partagé par les Serbes de Bosnie, qui représentent environ un tiers de la population de ce pays complexe né des cendres de l’ex-Yougoslavie. Constitués en entité autonome, la Republika Srpska, ils suivent la ligne directrice de Belgrade et bloquent toute reconnaissance de l’indépendance kosovare par la Bosnie.
Un dirigeant serbe proche de Moscou
Leur dirigeant, Milorad Dodik, ne cache pas son alignement sur les positions du Kremlin. Qualifiant la visite d’Albin Kurti de tentative « d’humilier la Republika Srpska », il promet que les Serbes « n’accepteront pas cela », sans préciser quelle pourrait être leur réaction.
Pourtant, le leader kosovar a tenté un geste d’ouverture en annonçant en octobre dernier que son pays allait permettre aux ressortissants bosniens de voyager au Kosovo avec une simple carte d’identité à partir de janvier 2024. Jusqu’à présent, un visa est nécessaire en raison du refus de la Bosnie de reconnaître l’indépendance du Kosovo.
Le spectre des tensions ravivées
Mais ce geste est loin d’apaiser les tensions, bien au contraire. Il intervient au plus mauvais moment alors que les incidents se multiplient entre la Serbie et le Kosovo. Dernier épisode en date : une mystérieuse explosion qui a endommagé un important canal d’irrigation en territoire kosovar, et dont Pristina accuse Belgrade d’être le commanditaire.
Dans ce climat délétère, la visite d’Albin Kurti à Sarajevo apparaît donc comme une prise de risque calculée. D’un côté, il peut espérer marquer des points sur la scène internationale en se montrant ouvert au dialogue. De l’autre, il sait qu’il joue avec le feu dans une région où les plaies des guerres passées sont encore à vif.
Les Balkans, toujours sur un fil
Car derrière la rhétorique et les passes d’armes diplomatiques, c’est bien la stabilité de tous les Balkans occidentaux qui est en jeu. Cette région fragile, toujours en convalescence après les conflits dévastateurs des années 90, reste sous perfusion de la communauté internationale. Entre les missions de l’ONU, de l’OSCE et de l’UE, pas moins de 3 opérations de maintien de la paix sont toujours en cours.
Dans ce fragile équilibre, chaque geste compte, chaque déclaration peut mettre le feu aux poudres. Le déplacement d’Albin Kurti à Sarajevo le prouvera-t-il, malgré les précautions qu’il semble prendre en évitant les responsables officiels ? Réponse dans les prochains jours, sous l’œil attentif et inquiet des chancelleries.
Pourtant, le leader kosovar a tenté un geste d’ouverture en annonçant en octobre dernier que son pays allait permettre aux ressortissants bosniens de voyager au Kosovo avec une simple carte d’identité à partir de janvier 2024. Jusqu’à présent, un visa est nécessaire en raison du refus de la Bosnie de reconnaître l’indépendance du Kosovo.
Le spectre des tensions ravivées
Mais ce geste est loin d’apaiser les tensions, bien au contraire. Il intervient au plus mauvais moment alors que les incidents se multiplient entre la Serbie et le Kosovo. Dernier épisode en date : une mystérieuse explosion qui a endommagé un important canal d’irrigation en territoire kosovar, et dont Pristina accuse Belgrade d’être le commanditaire.
Dans ce climat délétère, la visite d’Albin Kurti à Sarajevo apparaît donc comme une prise de risque calculée. D’un côté, il peut espérer marquer des points sur la scène internationale en se montrant ouvert au dialogue. De l’autre, il sait qu’il joue avec le feu dans une région où les plaies des guerres passées sont encore à vif.
Les Balkans, toujours sur un fil
Car derrière la rhétorique et les passes d’armes diplomatiques, c’est bien la stabilité de tous les Balkans occidentaux qui est en jeu. Cette région fragile, toujours en convalescence après les conflits dévastateurs des années 90, reste sous perfusion de la communauté internationale. Entre les missions de l’ONU, de l’OSCE et de l’UE, pas moins de 3 opérations de maintien de la paix sont toujours en cours.
Dans ce fragile équilibre, chaque geste compte, chaque déclaration peut mettre le feu aux poudres. Le déplacement d’Albin Kurti à Sarajevo le prouvera-t-il, malgré les précautions qu’il semble prendre en évitant les responsables officiels ? Réponse dans les prochains jours, sous l’œil attentif et inquiet des chancelleries.