Les visas H1-B, destinés à faire venir aux États-Unis des travailleurs étrangers hautement qualifiés, se retrouvent au cœur d’une polémique inattendue. Alors que ces visas sont très prisés par les géants de la Silicon Valley, le soutien que leur apporte le président élu Donald Trump provoque la colère de certaines figures de son propre camp républicain.
Trump assume son soutien aux visas H1-B
Interrogé ce samedi sur sa position vis-à-vis de ce programme d’immigration, Donald Trump n’a pas mâché ses mots. « J’ai toujours cru au programme H1-B. Je l’ai utilisé à de nombreuses reprises », a-t-il affirmé au New York Post, faisant référence aux salariés étrangers embauchés dans ses propres entreprises grâce à ce dispositif.
Une prise de position qui tranche avec certaines de ses déclarations passées, où il qualifiait les visas H1-B de « très injustes » pour les travailleurs américains. Durant son premier mandat, des restrictions avaient même été mises en place, avant d’être levées par l’administration Biden.
Le milliardaire Elon Musk monte au créneau
Ce revirement de Donald Trump intervient alors que le sujet déchaîne les passions dans le monde de la tech. Elon Musk, devenu un proche du président élu et lui-même bénéficiaire des visas H1-B par le passé, a promis de « partir en guerre » pour défendre ce programme.
La raison pour laquelle je suis en Amérique, comme tant de personnes essentielles qui ont construit SpaceX, Tesla et des centaines d’autres entreprises, c’est le visa H1-B.
– Elon Musk
Levée de boucliers chez certains républicains
Mais ce discours pro-H1-B passe mal auprès de certaines figures conservatrices du clan Trump, pour qui la priorité doit aller à la protection des emplois américains. L’ancien conseiller de Trump à la Maison Blanche Steve Bannon a fustigé une « escroquerie des oligarques de la Silicon Valley pour prendre les emplois des citoyens américains ».
Ces dissensions mettent en lumière les contradictions de Donald Trump sur le sujet. Élu en 2016 avec un programme résolument anti-immigration, il semble aujourd’hui infléchir son discours pour ménager les puissants acteurs de la tech, grands utilisateurs de cette main-d’œuvre étrangère qualifiée.
Un enjeu économique majeur pour les entreprises technologiques
Car pour les géants de la Silicon Valley, l’accès à ces talents venus du monde entier est vital. Grâce aux visas H1-B, ils peuvent combler leurs besoins en ingénieurs, développeurs et autres profils très recherchés. Un enjeu de compétitivité dans un secteur en constante évolution.
Mais les détracteurs du programme pointent les dérives : salaires tirés vers le bas, contournement des règles, dépendance excessive à une main-d’œuvre étrangère… Autant d’arguments qui trouvent un écho favorable dans une partie de l’électorat trumpiste.
Vers un nouveau bras de fer politique ?
En apportant son soutien assumé aux visas H1-B, Donald Trump prend le risque de se mettre à dos une frange de son camp. Mais il envoie aussi un signal fort aux entreprises technologiques, dont il aura besoin pour mener à bien ses projets de réindustrialisation du pays.
Nul doute que le sujet sera au cœur des débats dans les prochains mois. Entre impératifs économiques et logiques électorales, Donald Trump devra trouver le bon équilibre. Un nouveau défi pour le président fraîchement élu, qui promet déjà son lot de controverses.