Deux affaires particulièrement choquantes secouent actuellement le Val-de-Marne. D’une part, la police est à la recherche d’un homme de nationalité tunisienne, en situation irrégulière, suspecté d’avoir violé une femme qui l’avait hébergé pour la nuit au Perreux-sur-Marne. D’autre part, le maire d’une commune du département a été interpellé et placé en garde à vue ce lundi pour des faits présumés de viols et violences conjugales sur plusieurs de ses ex-compagnes.
Un clandestin recherché pour viol
Selon des sources proches de l’enquête, une femme a été retrouvée en pleine rue jeudi matin, en sous-vêtements et ligotée, par des ambulanciers. Elle leur a expliqué avoir recueilli chez elle un homme sans-abri pour la nuit. Ce dernier l’aurait alors frappée, attachée, puis violée. L’individu, un Tunisien de 28 ans en situation irrégulière, a rapidement été identifié par les forces de l’ordre. Il a été interpellé le jour-même à Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis. Le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour « viol » et « enlèvement-séquestration ». L’homme encourt la réclusion criminelle.
Le maire d’une commune interpellé
Dans une autre affaire, Nicolas Bazzucchi, le maire de La Penne-sur-Huveaune dans les Bouches-du-Rhône, a été arrêté et placé en garde à vue ce lundi. Il est soupçonné de viols et violences conjugales aggravées sur plusieurs de ses anciennes compagnes. Une enquête avait été ouverte il y a plusieurs mois suite aux plaintes de ces femmes qui décrivent un « homme violent et manipulateur ». Elles auraient subi des violences physiques et psychologiques, ainsi que des viols conjugaux. Nicolas Bazzucchi conteste les faits qui lui sont reprochés. Il devrait être déféré devant un juge d’instruction dans les prochains jours.
Deux affaires symptomatiques
Ces deux affaires, bien que très différentes, illustrent une fois de plus l’ampleur des violences faites aux femmes dans notre société. Qu’il s’agisse de viols commis par un inconnu ou de violences conjugales perpétrées par un proche, trop de femmes en sont encore victimes au quotidien. Des drames qui brisent des vies et qui nécessitent une réponse pénale ferme.
En moyenne, en France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes
Ces affaires interviennent alors que le procès des viols de Mazan, décrit comme un procès « pour l’Histoire » vient de s’achever dans le Vaucluse. Un procès hors norme qui a vu défiler 32 victimes et a abouti à la condamnation de 50 hommes. Au premier rang, l’organisateur, Dominique Pelicot, a écopé de 28 ans de prison.
- En France, une femme sur 10 est victime de violences conjugales
- 94 000 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viol chaque année
- Seulement 10% des victimes portent plainte
Face à ce fléau, le gouvernement a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité de son quinquennat. De nombreuses mesures ont été prises comme :
- La création d’un fichier des auteurs de violences conjugales
- Le déploiement de « référents violences conjugales » dans les commissariats
- L’allongement du délai pour porter plainte pour viol
- Le renforcement de l’ordonnance de protection des victimes
Mais au-delà de l’arsenal législatif et répressif, c’est un véritable changement de mentalités qui doit s’opérer. Car tant que la parole des femmes ne sera pas mieux entendue et prise au sérieux, tant que les stéréotypes sexistes perdureront, les violences continueront. Un combat de longue haleine qui concerne chacun d’entre nous.