Lundi soir, aux alentours de 19h, le centre-ville de Cherbourg a été le théâtre d’une scène aussi fulgurante que choquante. Nicolas Conquer, candidat LR-RN dans la 4e circonscription de la Manche, a été violemment pris à partie par un groupe d’individus se revendiquant comme étant des “antifas”, et ce alors qu’il venait de terminer une séance de tractage avec son équipe de campagne.
Une agression soudaine et brutale
Selon les témoignages recueillis, tout s’est déroulé très vite. Alors que Nicolas Conquer et ses militants rangeaient leurs tracts et se saluaient sur la place du Théâtre, une dizaine de jeunes d’une vingtaine d’années ont surgi dans leur direction. Aux cris de “sales racistes… enc..lés”, le groupe a immédiatement lancé des pierres et divers projectiles ramassés sur la chaussée en direction du candidat et de son équipe. Dans la bousculade, un mineur a même été touché.
Nicolas Conquer lui-même a reçu plusieurs projectiles, notamment sur l’épaule. Fort heureusement, la police est rapidement intervenue et a pu interpeller quatre des auteurs de cette attaque. Le candidat a porté plainte dans la soirée pour “violence en réunion”.
Le spectre d’une “normalisation de la violence politique”
Pour Nicolas Conquer, cette agression en dit long sur le climat politique actuel. Il y voit la démonstration que “la violence des mots de certains leaders de la gauche radicale se traduit désormais en violences physiques sur les candidats et militants du camp d’en face”. Le candidat dénonce une forme de “normalisation de la violence politique par l’extrême gauche”, qui chercherait ainsi à “déshumaniser ses adversaires et refuser les vrais débats d’idées”.
C’est comme une normalisation de la violence politique par l’extrême gauche, qui cherche ainsi à déshumaniser ses adversaires et refuse les vrais débats d’idées.
Nicolas Conquer, candidat LR-RN agressé à Cherbourg
Une classe politique sous le choc, des réactions en cascade
Cet incident intervient dans un contexte électoral déjà tendu, à quelques jours du second tour des élections législatives. Nicolas Conquer, qui a recueilli 30% des voix au premier tour, affrontera la députée sortante PS Anna Pic (34,22%) dimanche prochain dans cette 4e circonscription de la Manche.
Les réactions politiques n’ont pas tardé. Le président des Républicains Éric Ciotti a exprimé sa “solidarité” envers son candidat, exigeant que “l’État fasse régner l’ordre” et que “ces délinquants soient lourdement sanctionnés”. Le préfet de la Manche Xavier Brunetière a lui aussi condamné fermement ces violences et s’est entretenu à deux reprises avec Nicolas Conquer.
Mais du côté des adversaires politiques du candidat, c’est plutôt le silence radio qui prédomine. Plus de 12h après les faits, ni la députée sortante Anna Pic, ni les candidats éliminés au premier tour Yann Lepetit (Horizons) et Camille Margueritte (Les Centristes) n’avaient réagi publiquement. Un mutisme qu’a souligné Nicolas Conquer, regrettant de ne pas avoir reçu “le moindre témoignage républicain de sympathie” de leur part.
Au-delà du fait divers, des questions sur l’état du débat démocratique
Si les auteurs de l’agression seront sans nul doute sanctionnés par la justice, cet incident soulève des interrogations plus profondes. À quel point le climat politique s’est-il dégradé pour qu’on en arrive à de telles extrémités ? Comment en est-on arrivé à ce que des militants, quel que soit leur bord, se fassent ainsi agresser physiquement en pleine rue ? Que dit cette violence de l’état de notre démocratie et de la façon dont nous débattons de nos idées ?
Des questions auxquelles il faudra collectivement répondre, au-delà de la seule séquence électorale. Car c’est bien le modèle démocratique français qui est fragilisé lorsque de telles violences sont commises en pleine campagne. Un modèle qui repose sur la liberté d’expression, le pluralisme des idées et le rejet de toutes les formes d’intimidation.
Autant de valeurs bafouées par cette agression qu’il conviendra de réaffirmer avec force. Pour qu’un tel déferlement de violence à l’encontre d’un candidat à une élection ne se reproduise plus. Et que le débat démocratique reprenne ses droits, dans le respect de tous.