ActualitésInternational

Violent affrontements en Syrie : l’armée repousse les rebelles

Alors que les rebelles menacent Hama, l'armée syrienne lance une contre-offensive. Des dizaines de milliers de civils fuient les combats meurtriers qui ont déjà fait plus de 600 morts en une semaine. Les hôpitaux d'Alep sont débordés. La Russie, l'Iran et la Turquie tentent de...

La guerre fait à nouveau rage en Syrie. Alors que les rebelles islamistes menaçaient de s’emparer de la ville stratégique de Hama, l’armée syrienne a lancé une contre-offensive d’envergure ce mercredi pour tenter de les repousser. Des affrontements d’une rare violence qui ont déjà fait plus de 600 morts en une semaine et poussé des dizaines de milliers de civils sur les routes de l’exode.

Hama, ville clé pour le régime syrien

Après une offensive fulgurante menée depuis le nord du pays, les rebelles sont arrivés mardi aux portes de Hama, la quatrième ville de Syrie. Une position stratégique pour le régime de Bachar al-Assad car sa protection est vitale pour la défense de la capitale Damas, située 220 km plus au sud. C’est aussi dans cette cité que s’étaient déroulées certaines des plus grandes manifestations au début du soulèvement de 2011, dont la répression avait déclenché la guerre civile.

En 1982 déjà, Hama avait été le théâtre d’un massacre perpétré par l’armée pour mater une rébellion islamiste, faisant des milliers de morts et poussant une partie de la population à l’exil. Des blessures encore à vif aujourd’hui.

Violents combats et exode des civils

Dès mercredi matin, de violents affrontements ont éclaté au nord de Hama entre l’armée et les rebelles. « La nuit dernière, les bruits étaient terrifiants, on entendait clairement les bombardements incessants », a témoigné un habitant joint par l’AFP. Face à l’avancée des insurgés, des milliers de civils ont fui la région, s’entassant dans des camions et des remorques.

Après minuit, l’armée syrienne a lancé sa contre-attaque, repoussant les assaillants sous une intense couverture aérienne selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cette ONG basée au Royaume-Uni fait état d’importants déplacements de population alors que des dizaines de milliers de personnes avaient déjà fui les combats plus au nord.

Un bilan humain déjà très lourd

En seulement une semaine, les affrontements et les bombardements ont fait 602 morts selon l’OSDH, dont 104 civils. Parmi les combattants tués, on compte 299 rebelles du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui mène l’offensive, et 199 soldats et miliciens pro-régime.

À Alep, deuxième ville du pays passée entièrement sous contrôle rebelle, les hôpitaux sont débordés. D’après un étudiant en médecine sur place, le personnel soignant fait face à un afflux massif de blessés et doit économiser le matériel médical. L’OMS confirme que moins de huit hôpitaux continuent de fonctionner dans la ville.

Tentatives de médiation internationale

Ces combats sont les plus violents depuis 2020 et le cessez-le-feu parrainé par la Russie et la Turquie. Moscou, Ankara et Téhéran, qui soutiennent des camps opposés dans le conflit syrien, se sont dits en « contact étroit » pour tenter de stabiliser la situation. L’Iran s’est même dit prêt à envoyer des troupes en Syrie si Damas en faisait la demande.

Mais pour l’heure, sur le terrain, la logique de guerre l’emporte. Le président syrien a dénoncé une tentative de « redessiner la carte régionale » et se dit déterminé à reconquérir « chaque pouce » du territoire. Une escalade qui risque de faire replonger la Syrie dans un nouveau cycle de violences après des années d’accalmie relative.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.