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Violences Sexuelles au Collège de Bétharram : la Polémique Enfle

Choc et consternation suite aux révélations d'abus sexuels présumés au sein du collège-lycée de Bétharram. Témoignages glaçants d'anciennes victimes et appels à la justice. La direction reste silencieuse alors que la polémique enfle. Une affaire qui ébranle l'établissement et suscite l'indignation générale...

C’est une affaire qui secoue actuellement le paisible village de Lestelle-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques. Le collège-lycée privé de Bétharram, réputé pour son enseignement d’excellence, se retrouve au cœur d’un scandale d’ampleur suite à des révélations choquantes d’abus sexuels présumés en son sein. Depuis plusieurs jours, la polémique enfle autour de l’établissement alors que d’anciennes victimes brisent le silence.

Des témoignages glaçants d’anciennes victimes

Tout a commencé par le témoignage bouleversant de Julien*, un ancien élève aujourd’hui âgé de 28 ans. Dans une interview accordée à un média national, il raconte les violences sexuelles qu’il dit avoir subies de la part d’un prêtre enseignant lorsqu’il était pensionnaire à Bétharram au début des années 2010. Des attouchements répétés, des viols… Son récit est accablant.

Je suis aujourd’hui prêt à parler, mais à l’époque j’étais trop honteux et effrayé pour dénoncer ce qu’il me faisait subir. Il profitait de son autorité sur ses jeunes élèves vulnérables. Je porte encore les cicatrices de ces années noires.

– Julien, ancienne victime présumée

Suite à cette première prise de parole, d’autres langues se sont déliées. Plusieurs anciens pensionnaires, garçons et filles, affirment avoir subi des sévices sexuels similaires de la part de ce même enseignant mais aussi d’autres adultes de l’établissement à diverses époques. Les faits décrits, souvent prescrits, remontent parfois à plusieurs décennies.

Une omerta qui se fissure

Au fil des témoignages, c’est un système d’abus qui semble se dessiner, couvert par une chape de plomb. Plusieurs victimes décrivent un climat malsain, des adultes qui profitaient de leur emprise sur les pensionnaires, un silence imposé… La honte et la peur ont longtemps prévalu, maintenant une omerta sur ces actes. Mais aujourd’hui, les langues se délient.

On nous faisait comprendre qu’il ne fallait rien dire, que personne ne nous croirait de toute façon. Ils agissaient en toute impunité. Maintenant je veux que la vérité éclate enfin au grand jour !

– Une autre victime présumée

La direction de l’établissement sur le banc des accusés

Face à l’ampleur des révélations, la direction actuelle du collège-lycée de Bétharram est pointée du doigt. Plusieurs victimes affirment que la hiérarchie de l’époque était au courant de certains agissements mais n’a rien fait, préférant étouffer les affaires. Un aveuglement coupable qui aurait permis à ces violences de perdurer pendant de longues années.

Tout le monde savait, mais personne n’agissait. C’était un secret de polichinelle. La réputation de l’établissement passait avant la protection des élèves.

– Un ancien de Bétharram

Depuis l’éclatement du scandale, la direction reste murée dans le silence, se refusant à tout commentaire. Une attitude qui choque profondément les victimes en quête de reconnaissance et de justice. Beaucoup demandent des comptes et des excuses de la part de l’institution qui aurait failli à son devoir de protection.

De premières plaintes déposées, la justice saisie

Si de nombreux faits sont aujourd’hui prescrits, certaines victimes dont les abus sont plus récents ont d’ores et déjà saisi la justice. Plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ont été déposées ces derniers jours au tribunal de Pau, visant des enseignants mais aussi des membres de la direction.

Nous prenons très au sérieux ces accusations gravissimes et une enquête approfondie va être menée. L’éducation nationale se portera partie civile. Les responsables devront répondre de leurs actes devant les tribunaux.

– François Bonneau, procureur de la République de Pau

Des perquisitions ont été menées au sein de l’établissement et au domicile de certains mis en cause. Du matériel informatique a été saisi et est en cours d’analyse. La justice cherche à faire la lumière sur l’ampleur et la durée de ce système présumé d’abus sexuels au sein du collège-lycée de Bétharram.

Une affaire qui ravive le douloureux dossier de la pédocriminalité dans l’Église

Au delà du choc provoqué localement, ce scandale vient raviver les blessures de la pédocriminalité dans l’Église catholique. Le caractère religieux de l’établissement et l’implication de prêtres enseignants font écho aux nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs qui ont ébranlé l’institution ces dernières années.

Cette affaire est symptomatique d’un problème systémique au sein de l’Église. Il y a eu trop longtemps une culture du silence et de l’omerta. Il faut que les choses changent, que la tolérance zéro s’applique partout !

– François Devaux, cofondateur de l’association de victimes La Parole Libérée

Contacté, le diocèse de Bayonne dont dépend Bétharram exprime son « immense tristesse » et sa « honte » face à ce nouveau scandale. L’évêque promet de collaborer pleinement avec la justice et de prendre « toutes les mesures qui s’imposent ». Une cellule d’écoute pour les victimes doit être mise en place dans les prochains jours.

Cette affaire ébranle profondément la communauté éducative et ravive le traumatisme de la pédocriminalité dans l’Église. Elle pose une nouvelle fois la question de la protection des mineurs dans les établissements confessionnels et du traitement de ce fléau. Au-delà de l’établissement de la vérité, de la sanction des coupables et de la réparation pour les victimes, c’est toute une culture du silence qui doit être combattue.

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