Dans un contexte de violences inter-communautaires qui ont déjà fait plus de 200 morts depuis juillet dernier, une attaque meurtrière contre un convoi humanitaire vient d’alourdir encore le bilan. Selon une source policière, 10 personnes, dont 8 civils et 2 membres des forces de sécurité, ont perdu la vie jeudi lors de cette attaque dans le district de Kourram, au nord-ouest du Pakistan.
Un cessez-le-feu rompu malgré les efforts de paix
Cet évènement tragique intervient quelques jours seulement après la signature d’un cessez-le-feu entre les communautés sunnite et chiite le 1er janvier. Des responsables de chaque camp œuvrent pourtant à un accord durable dans cette région où les tensions restent vives. Mais ces trêves fragiles semblent régulièrement brisées pour des querelles foncières anciennes.
Un convoi humanitaire pris pour cible
Le convoi attaqué transportait des vivres et biens de première nécessité destinés à la communauté chiite, particulièrement vulnérable car enclavée. La police rapporte que 35 camions chargés de riz, farine, huile, ainsi que de médicaments venus du gouvernement provincial, ont été visés. Suite à l’attaque, seuls 21 d’entre eux ont pu quitter la zone, les autres restants bloqués sous des tirs intenses. C’était la troisième tentative d’atteindre l’enclave par la route depuis le début de l’année.
Une population prise en étau
Les habitants de la région font état de graves pénuries de nourriture et de médicaments. L’accès aux services de base est rendu particulièrement difficile pour la communauté chiite, contrainte de traverser des quartiers de la majorité sunnite. Suite à l’attaque, des informations font également état de 5 à 6 chauffeurs enlevés par une tribu locale, selon un responsable souhaitant rester anonyme.
Un conflit enraciné malgré les efforts de médiation
Les violences à caractère sectaire ont fait 222 morts dans le district de Kourram depuis juillet selon plusieurs sources. Malgré les efforts constants des dignitaires tribaux, politiques et militaires pour résoudre les différends, la paix semble encore loin. Les autorités peinent à imposer leur loi dans ces zones tribales où les codes d’honneur traditionnels prévalent.
Cette nouvelle attaque illustre tragiquement la difficulté à apaiser les tensions inter-communautaires dans la région. Le cessez-le-feu peine à être respecté, mettant en danger les populations civiles prises en étau. Les efforts de médiation doivent plus que jamais s’intensifier pour espérer briser ce cycle de violences et permettre l’acheminement sécurisé de l’aide humanitaire dont les habitants ont cruellement besoin. La communauté internationale se doit de rester vigilante face à ce conflit qui continue de faire de trop nombreuses victimes innocentes.