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Violences Post-Électorales au Mozambique : Le Pays Endeuillé

Le Mozambique en deuil : des dizaines de morts lors de violentes manifestations post-électorales. Familles endeuillées, enquêtes entravées... Le pays traverse une grave crise politique suite à une élection présidentielle très controversée. Un lourd bilan qui soulève de nombreuses questions.

Au Mozambique, l’heure est au deuil et à la consternation. Depuis l’annonce des résultats très controversés de l’élection présidentielle d’octobre dernier, le pays traverse une grave crise politique, émaillée de violences qui ont fait près de 280 morts en l’espace de deux mois, selon une ONG locale.

Parmi les victimes, une adolescente de 16 ans, Yolanda José Luis, tuée par balle le jour de Noël alors qu’elle se rendait à une réunion familiale. Dans un autre quartier, c’est un jeune homme de 22 ans, Silvio, fils unique et soutien de famille, qui a perdu la vie en marge d’une manifestation. Leurs familles, comme tant d’autres, sont aujourd’hui dévastées.

Une élection présidentielle sous haute tension

Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir Frelimo, a été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel avec 65,17% des voix malgré de nombreuses irrégularités relevées par les observateurs internationaux. L’oppositian, menée par Venancio Mondlane, conteste ces résultats et dénonce une élection entachée de fraudes massives.

Depuis deux mois, le Mozambique est secoué par des manifestations, grèves, blocages et émeutes urbaines d’une rare violence. La plupart des victimes sont des jeunes qui participaient à ces mouvements de protestation.

Forces de sécurité pointées du doigt

Selon plusieurs groupes de défense des droits humains, les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants, faisant de nombreux morts et blessés. Des témoins affirment avoir vu des policiers en civil tirer sur la foule depuis des véhicules banalisés.

Nous n’avons jamais connu auparavant un scénario dans lequel l’État, la police, combat dans la rue son propre peuple, ses propres citoyens.

Andre Mulungo, militant des droits de l’Homme

Entraves aux enquêtes

Établir les responsabilités dans ces fusillades s’avère très compliqué. D’après l’avocat Feroza Zacarias, les policiers agissent souvent masqués pour ne pas être identifiés. Les enquêtes sont aussi entravées par l’absence d’autopsies et des actes de décès falsifiés.

Un lourd bilan humain et politique

Si les violences semblent s’être apaisées depuis fin décembre, la crise politique est loin d’être résolue. Des milliers de Mozambicains ont fui vers les pays voisins. Les familles endeuillées attendent toujours que justice soit faite. Le Mozambique, lui, peine à se relever de ces deux mois sanglants.

Une situation tragique qui soulève de nombreuses questions sur le respect de l’État de droit et des processus démocratiques dans ce pays d’Afrique australe. La communauté internationale, jusqu’ici discrète, sera sans doute appelée à réagir pour favoriser un retour au calme durable et un dialogue politique apaisé.

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