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Violences post-électorales au Mozambique : 125 morts en trois jours

Le Mozambique plonge dans le chaos. Déjà 125 morts en seulement 3 jours dans les violences post-électorales qui secouent le pays. Une situation explosive qui menace la stabilité de toute la région. Retour sur une semaine sanglante...

Depuis l’annonce des résultats des élections du 9 octobre donnant la victoire au parti au pouvoir, le Mozambique traverse une période de grande instabilité. Selon l’ONG locale Plataforma Decide, les violences qui secouent plusieurs grandes villes du pays depuis trois jours auraient déjà fait 125 morts. Un bilan alarmant qui vient s’ajouter aux 21 décès initialement annoncés par le gouvernement après les premières 24 heures d’émeutes.

Une contestation violente des résultats électoraux

Dès l’annonce de la réélection du président sortant Felipe Nyusi, l’opposition emmenée par Venancio Mondlane a appelé à manifester dans les rues pour dénoncer un scrutin qualifié de « volé ». Malgré les nombreuses irrégularités pointées par les observateurs internationaux, le Conseil constitutionnel a validé lundi la victoire de Nyusi avec 65,17% des voix.

D’après Decide, le bilan total depuis le début des manifestations post-électorales en octobre s’élève désormais à 252 morts, un niveau de violence inédit depuis la fin de la guerre civile.

Maputo, épicentre des violences

La capitale Maputo concentre une grande partie des affrontements. Mercredi, l’évasion spectaculaire de 1500 détenus de la prison de haute sécurité a entraîné la mort de 33 prisonniers dans des heurts avec les gardiens, selon le chef de la police. Les rues de la ville sont désertées et les commerces peinent à se ravitailler.

Des provinces du nord et du centre touchées

Au-delà de Maputo, les provinces de Nampula dans le nord et la région de Beira dans le centre du pays sont également le théâtre de violents affrontements. D’après les décomptes de Decide, ces zones concentrent une part importante des victimes en dehors de la capitale.

La paix fragile du Mozambique menacée

Ces événements sanglants marquent une flambée de violence inquiétante dans ce pays pauvre d’Afrique australe. Hormis les exactions de groupes armés jihadistes dans le nord, le Mozambique n’avait pas connu un tel déchaînement depuis la fin de la guerre civile en 1992. Un accord de paix conclu en août 2019 entre le gouvernement et l’ancienne rébellion de la Renamo semble aujourd’hui fragilisé.

Plus de 4000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces violentes manifestations depuis octobre selon les données de l’ONG Decide.

Une situation sécuritaire critique

Sur le terrain, les forces de l’ordre peinent à ramener le calme. Certaines barricades bloquent toujours les grands axes de Maputo et de sa banlieue malgré les efforts de démantèlement. L’opposition continue d’appeler à manifester et conteste la légitimité du chef de l’État. Une escalade de violence qui alarme la communauté internationale.

Un pays en proie à de multiples défis

Au-delà de la crise post-électorale, le Mozambique fait face à de nombreux défis. Classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, il est toujours en reconstruction après les ravages causés par les cyclones Idai et Kenneth début 2019. Le nord du territoire est également déstabilisé par une insurrection jihadiste depuis 2017.

Dans ce contexte, l’instabilité politique et les violences actuelles risquent d’aggraver une situation déjà précaire pour la population. Un retour rapide à l’ordre et au dialogue apparaît crucial pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos. Le nouveau président, contesté par la rue, aura la lourde tâche de rassembler une nation divisée et meurtrie.

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