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Violences meurtrières au Manipur : 10 insurgés abattus

Assaut meurtrier d'un poste de police au Manipur : au moins 10 insurgés de la communauté kuki abattus par les forces de l'ordre. Le conflit ethnique entre Meitei et Kuki s'envenime, plongeant la région dans un cycle de violences...

L’État indien du Manipur est à nouveau secoué par une flambée de violences meurtrières. Selon une source proche des autorités, au moins dix insurgés de la communauté kuki ont été abattus par la police lundi, lors de l’assaut d’un commissariat dans le district de Jiribam. Cette attaque survient dans un contexte de tensions ethniques exacerbées entre la majorité hindoue des Meitei et la minorité chrétienne des Kuki.

Un bilan lourd et des armes saisies

D’après les informations communiquées par un haut responsable de la police locale, l’assaut contre le poste de police a donné lieu à une fusillade intense qui a duré environ 45 minutes. Outre les dix assaillants tués, un policier a été blessé en repoussant l’attaque. Parmi les armes saisies sur les insurgés figuraient des fusils d’assaut et des grenades, révélant l’arsenal dont disposent certains groupes armés dans la région.

Renfort des forces de sécurité

En réaction à cet événement, les autorités ont dépêché des troupes supplémentaires dans la zone afin de renforcer les forces de sécurité déjà présentes. Cette mesure vise à prévenir toute escalade de la violence et à rétablir l’ordre public dans cette région frontalière de la Birmanie, où les affrontements entre communautés sont fréquents.

Condamnation de la violence par le Conseil Kuki-Zo

Le Conseil Kuki-Zo, une organisation représentant la communauté kuki, a fermement condamné cette flambée de violence. Dans un communiqué, le groupe a indiqué que 11 de ses membres avaient trouvé la mort lors de l’assaut, déplorant cet énième épisode sanglant dans un conflit qui perdure depuis des mois.

Un conflit ethnique enraciné

Les racines du conflit entre Meitei et Kuki sont profondes et complexes. Ces deux communautés s’affrontent pour le contrôle des terres et l’attribution des emplois publics dans l’État du Manipur. Chaque camp a constitué des milices armées et érigé des barricades pour interdire l’accès à ses zones d’influence. Les violences ont connu une recrudescence en septembre dernier, avec une série d’attaques de drones et de tirs de roquettes qui ont fait au moins 11 morts.

Face à cette situation explosive, les autorités locales avaient dû fermer les écoles et suspendre l’accès à Internet pendant plusieurs jours. Certaines ONG de défense des droits humains accusent le gouvernement de l’État, issu du parti ultranationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi, d’attiser les tensions au profit de la majorité hindoue des Meitei.

Un cycle de violences qui s’auto-alimente

L’attaque meurtrière du poste de police lundi semble avoir été déclenchée par la découverte la semaine dernière du corps calciné d’une femme kuki dans le district. Cet événement tragique illustre à quel point chaque épisode de violence en engendre d’autres, dans un engrenage qui paraît sans fin. Les communautés s’enfoncent dans un cycle de représailles et de vengeances, rendant tout apaisement de plus en plus difficile.

Pour sortir de l’ornière, il faudrait une volonté politique forte de s’attaquer aux racines du mal et de promouvoir le dialogue intercommunautaire. Malheureusement, à l’heure actuelle, le fossé ne cesse de se creuser entre Meitei et Kuki, sur fond de rivalités territoriales et religieuses. Sans une action résolue des autorités pour apaiser les tensions et rétablir la confiance, le Manipur risque de sombrer durablement dans un chaos meurtrier.

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